Le financement du sport, et principalement le football professionnel, demeure un problème pour l'ensemble des parties concernées, à commencer par les dirigeants des clubs et les supporters ou les responsables politiques. Il est clair que la situation ne peut pas durer si l'on souhaite lui donner une nouvelle impulsion et que des solutions urgentes s'imposent ! Les assemblées générales des clubs, notamment ceux qui gèrent une section de football professionnel, se poursuivent à un rythme régulier ces derniers temps ; on s'aperçoit que certains d'entre eux, du moins les plus «grands», disposent de budgets plutôt équilibrés, voire excédentaires comme c'est le cas pour l'USM Alger ou l'ES Sétif. Le plus grand obstacle qui se dresse donc aujourd'hui devant nos clubs, y compris les plus importants, demeure principalement le problème financier. Outre l'aspect financier, qui demeure le principal obstacle rencontré par l'ensemble de nos clubs, il y a aussi l'aspect touchant aux infrastructures. Le système algérien actuel a atteint ses limites. Les clubs en sont parfaitement conscients et ils ne peuvent plus espérer aller plus loin sans une totale restructuration des règles qui régissent à la fois leur organisation et leur fonctionnement. Les clubs doivent développer leurs ressources propres et régulières et ne plus les laisser dépendre de l'apport de mécènes qui peuvent, entre-temps, ne plus avoir ni l'envie ni les moyens de le faire. Question de publicité, les clubs ont-ils les mêmes possibilités pour attirer les annonceurs? Notoriété oblige, la concurrence s'émeut des éventuelles disparités qui peuvent exister entre les différents clubs. Les autorités concernées devraient pousser nos clubs à se doter d'un moyen de communication permettant de faire la promotion de leur propre image pour pouvoir générer de nouvelles recettes publicitaires de nature à renflouer leurs caisses. Avec l'approche de l'épilogue de chaque exercice, l'attention de tous les observateurs et analystes, s'intéressant de près ou de loin à la scène sportive du pays, est braquée sur les deux antipodes de la hiérarchie. En d'autres termes, tout le monde est focalisé sur le sprint final pour l'octroi du titre de champion et des places d'honneur qualificatives aux joutes africaines et arabes. La queue du peloton n'est pas en reste avec la lutte féroce du mal classé pour sauver sa peau du purgatoire, de la relégation mais à l'ombre de ces batailles sans merci où tous les coups, pas souvent beaux à voir, sont permis pour en sortir indemnes. Pas question de céder le trône Et là, la chanson est la même pour tous les présidents en exercice : la volonté inébranlable de passer le témoin aux plus jeunes, la crainte de ne plus pouvoir tenir les rênes du club, d'être vidé moralement et surtout physiquement, de faire cavalier seul sans la moindre assistance ou aide de ceux qui gravitent dans le giron du club. Chemin faisant et durant leur mandat, les présidents des clubs ont géré par leurs propres moyens. Ils ont mis la main à la poche pour subvenir et veiller à la bonne marche du club. Chaque début de mois est un véritable cauchemar pour la plupart d'entre eux, avec une ardoise très conséquente à honorer entre salaires des joueurs, des entraîneurs, des staffs médical et paramédical, des administratifs, de la logistique, des moyens de transport, de l'hôtellerie, des équipements, de la maintenance, sans compter des primes de matches gagnés et des primes de rendement. Une nouvelle source de spoliation gratuite ces derniers temps est à souligner avec force : les pénalités versées à la ligue pour jet de fumigènes, casse et dégradation des sièges qui grèvent lourdement les caisses. Un huis clos lors d'un derby à titre d'exemple est une perte sèche de centaines de millions, au moins, partis en l'air par l'égarement de quelques écervelés ou… manipulés. Les présidents, en dépit de toute leur bonne volonté, de toutes les acrobaties qu'ils effectuent, de tous les sacrifices qu'ils consentent, finissent par se trouver acculés dos au mur, dans une impasse avec tous les horizons obstrués, toutes les issues bloquées. Le problème est général et ne concerne pas seulement quelques clubs démunis, spécialement. Tous les clubs de la Ligue professionnelle une et deux, même appartenant au football amateur, sont appelés à trouver les liquidités pour honorer leurs engagements. Les patrons de clubs ont accepté de s'embarquer dans cette galère et à eux donc de trouver les moyens adéquats pour s'en sortir et honorer leurs créanciers. Chacun d'entre eux doit donc avancer son propre argent pour permettre aux rouages du club de fonctionner normalement. Si par chance, les clubs réputés pour leur formation arrivent à la fin du mandat à vendre un ou plusieurs joueurs, ils peuvent alors récupérer une partie ou la totalité de l'argent avancé, sinon, c'est la perte sèche et la catastrophe. Certains présidents ont hypothéqué leurs biens pour pouvoir honorer leurs engagements. Une épée de Damoclès suspendue en permanence au-dessus de la tête des présidents des clubs qui se retrouvent seuls à affronter les dures réalités des retombées de leurs engagements antérieurs. Cependant, il faut se montrer clair dès le départ pour dire que les clubs les mieux nantis n'arrivent à atteindre des bons résultats que grâce à une politique de gestion rationnelle mais aussi à plusieurs autres phénomènes liés à la capacité de mobilisation de leurs supporters qui font rentrer dans les caisses des millions par saison, la vente de joueurs talentueux qui émergent lors des manifestations régionales ou continentales, le sponsoring, qui demeure encore très insuffisant pour diverses raisons, aux donations qui sont tributaires du bon vouloir de leurs auteurs, et à quelques autres promesses qui restent encore bien aléatoires. C. C.