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Ould Kablia lance un appel au calme et annonce une large concertation avec les jeunes Déplorant l'absence des partis et des organisations sur le terrain
Le ministre de l'Intérieur Daho Ould Kablia a indiqué qu'une large concertation, y compris avec les jeunes, sera lancée pour trouver des solutions aux problèmes posés suite aux dernières émeutes qu'a connues le pays. En assurant que «les services de sécurité ont été instruits de faire face à cette menace tout en évitant tout dépassement», il a cependant déploré la casse et annoncé des poursuites contre les casseurs qui ont été filmés par les caméras de surveillance. Lors d'un entretien à la Chaîne III de la radio nationale, Daho Ould Kablia a, par ailleurs, fait remarquer que la situation connaît un retour au calme, en affirmant toutefois que l'Algérie «est en train de perdre ce qu'elle a construit et fait au profit de cette société, donc au profit des jeunes». «Quand ces jeunes détruisent leurs écoles, leurs centres de santé, détruisent des bâtiments d'état civil, des infrastructures et autres édifices de la nation, ce sont eux les premiers perdants», a-t-il affirmé en substance. «Ces jeunes sont le produit de plusieurs facteurs», dira-t-il. «Ils sont, selon lui, le produit de la formation, du discours fanatique de certains cercles, de l'éducation, de la famille qui ne joue plus son rôle, le produit de la rue. Il y a beaucoup de choses effectivement qui font que les jeunes ont perdu tous les repères», a-t-il affirmé.Evoquant les dégâts humains, le ministre dira : «Nous sommes à la phase des bilans et les forces de sécurité sont instruites de faire face à cette menace en évitant tout dépassement. Elles ont payé, dit-il, et continuent de payer le prix fort en blessés notamment», citant qu'il y a plus de 300 agents (entre policiers et gendarmes) blessés contre moins de cent blessés parmi les jeunes.M. Daho Ould Kablia a rapporté qu'il y a des arrestations évidemment car la police et les clichés photographiques sont faits pour identifier, par des moyens technologiques, les fauteurs de troubles parce que «ces actes ne resteront pas impunis, surtout, précise-t-il, ceux pris en flagrant délit d'actes de vandalisme». Il ajoutera que les tribunaux vont être saisis, précisant qu'ils le sont déjà pour certains cas.Le ministre de l'Intérieur ne manquera pas de relever avec satisfaction que les citoyens n'ont pas encouragé ces actes. «Certains, fera-t-il remarquer, se sont même interposés à ces jeunes pour protéger leurs intérêts», a indiqué M. Ould Kablia qui a déploré l'absence des partis et des organisations sur le terrain. «Sur le terrain, ni les militants de partis ni les multiples associations agréées n'ont été vus. Néanmoins, il y a eu certaines tentatives de concertation entre jeunes au niveau de quelques quartiers et beaucoup de programmes dédiés à la jeunesse à travers des activités dans les maisons des jeunes et les centres culturels, les stades de proximité», dira-t-il. Il soulignera que la caractéristique de notre jeunesse, c'est qu'elle constitue une forte proportion de la pyramide des âges avec 30% de la population et il y a un aussi un taux de chômage important malgré tout ce qui a été fait pour elle.«Il y a eu la création de 650 000 postes professionnels et également les mesures prises à titre accessoire par l'Ansej et autres dispositifs de création d'emplois. D'autres mesures vont suivre dans les mois à venir, mais ce qu'on a vu dans la rue, ce ne sont pas des adultes qui posent le problème d'emploi, mais des lycéens», a affirmé M. Ould Kablia. «Dans ce cas, ceux-là anticipent alors sur le moyen terme», a-t-il noté. Mais en plus du marasme vécu par la jeunesse, le ministre pense qu'il y a cette tendance à défier la police qui est là pour protéger le peuple et non pour rendre la vie difficile aux jeunes. «La police de proximité est créée justement pour être à leur écoute», affirme-t-il.Les mesures précédentes prises par le gouvernement pour améliorer la vie des citoyens depuis une décennie sont incontestables, dira M. Ould Kablia, assurant que d'autres le seront très prochainement pour apporter des solutions urgentes aux problèmes soulevés moyennant une large concertation, y compris avec les jeunes appelés à la raison et d'avertir que «les solutions préconisées ne serviront en aucun cas leurs intérêts si ce n'est qu'ils se fourvoient dans une attitude suicidaire». A. R.