Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M. Daho Ould Kablia, a annoncé samedi soir que trois personnes sont décédées lors des émeutes survenues dans des villes et localités du pays. "Je confirme le décès de trois jeunes à M'sila, Tipasa et Boumerdès", a-t-il déclaré à la chaîne de télévision Canal Algérie. "Dans les deux premières wilayas, les personnes décédées ont été retrouvées sans vie lors des émeutes, des enquêtes sont en cours pour en déterminer les causes", a-t-il précisé. La troisième personne, décédée à Tidjelabine (Boumerdès), a été retrouvée calcinée dans un hôtel incendié par les émeutiers, a-t-il ajouté. Plus de 300 personnes ont été blessées depuis jeudi dans les actes de violence ayant touché plusieurs villes du pays, avait indiqué le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, dans une déclaration à la chaîne III de la Radio nationale. "Le premier mort a été déploré à Aïn Lahdjel, dans la wilaya de M'sila. Il s'agit d'un jeune qui a été tué par balle, au moment où il tentait de faire intrusion dans un commissariat de police", a précisé M. Ould Kablia. "Le deuxième mort a été enregistré dans la ville de Bousmaïl, dans la wilaya de Tipasa. Il est mort à l'hôpital des suites de blessures", a-t-il ajouté, précisant que "les conditions de cette mort restent à élucider". "Les actes de violence ont également fait 320 blessés parmi les forces de sécurité, la Police et la Gendarmerie nationales, et moins d'une centaine parmi les jeunes", a encore indiqué le ministre. Il a estimé que les actes de violence constatés à travers des villes et localités du pays sont des "agissements criminels". "Ce sont des agissements criminels à travers lesquels des jeunes se sont attaqués à des édifices publics et ont pillé des commerces", a-t-il affirmé. Pour le ministre, ces actes obéissent à des "instincts revanchards" expliquant qu'"ils n'ont rien à voir avec les problèmes économiques". Il a indiqué qu'il a été procédé à des interpellations et que les tribunaux sont déjà saisis à cet effet, soulignant que ces actes ne sauraient rester impunis. "Les tribunaux sont déjà saisis dans la plupart des cas où des jeunes ont été pris en flagrant délit de vandalisme ou de vol", a affirmé le ministre, se disant "satisfait" que les citoyens soient intervenus pour empêcher des émeutiers de s'en prendre à leurs biens et intérêts. A une question sur les partis politiques et les associations de la société civile, M.Ould Kablia, a relevé que ces partis ont pris des positions à travers les déclarations de leurs états-majors, "déplorant", cependant, de ne pas avoir vu sur le terrain "ni les militants des partis, ni les membres des multiples associations de la société civile agréées". Faisant le point de la situation, M.Ould Kablia a relevé un retour au calme, tout en regrettant "un bilan extrêmement sévère" en rapport avec les dégâts occasionnés. En ce sens, il a lancé un appel aux jeunes pour "revenir à la raison", faisant observer que les actes de violence ne servent pas leurs intérêts. Rappelant les mesures "sans précédent" prise par le gouvernement depuis une décennie pour l'amélioration des conditions de vie des citoyens en matière d'emploi, de revenus et de logements, M.Ould Kablia a annoncé d'autre mesures dans le cadre d'une "politique de concertation". "D'autres mesures seront prises dans les prochains mois", a-t-il ajouté, soulignant que "les problèmes urgents seront solutionnés en priorité, en associant les jeunes qui sont nos enfants". M. Ould Kablia a, en outre, reconnu que ces jeunes font face à des problèmes "propres à leur tranche d'âge", mais, a-t-il dit, "ce n'était pas de cette manière qu'il fallait les exprimer". Le ministre s'est, toutefois, interrogé si le chômage touchait les jeunes de 14-18 ans, interviewés par les chaînes de télévisions satellitaires. Le ministre a estimé que ces jeunes sont "le produit de la formation, de la famille qui ne joue pas son rôle, de la rue ou du discours fanatique de certains cercles qui leur ont fait perdre tous les repères". A une question sur la cherté" de la vie, le ministre a qualifié le "renchérissement" des prix d'"artificiel" et "injustifié", d'où, a-t-il ajouté, "un impact négatif ayant suscité l'inquiétude légitime au sein de toutes les couches sociales". M.Ould Kablia a estime, dans ce contexte, qu'il y a eu un "dysfonctionnement" au niveau de la chaîne de distribution de certains produits, précisant que des analyses sont en cours pour des solutions adaptées.