Photo : Riad De notre correspondante à Sidi Bel Abbès Amira Bensabeur La majorité des éleveurs de la wilaya de Tlemcen ne cesse de s'insurger contre la cherté de l'aliment de bétail malgré les annonces du gouvernement consistant à subventionner ces produits. Cette cherté les plonge dans le plus grand désarroi et bon nombre d'éleveurs que nous avons interrogés expriment les mêmes craintes. Les prix variant entre 2 500 et 3 000 dinars le quintal ne font que bouleverser tout le marché de la viande. Cependant, la coopérative des céréales et des légumes secs (CCLS), qui a constaté que certains éleveurs avançaient des statistiques erronées pour avoir un quota plus important en vue de spéculer, a lancé une opération d'enquête pour débusquer tous les éleveurs ayant formulé une commande dépassant leurs besoins réels. En effet, la spéculation a fait augmenter le prix de l'aliment de bétail, notamment l'orge, le son et l'avoine. A travers la wilaya de Tlemcen, le cheptel ovin reste le principal fournisseur de viande. Les plus importants élevages sont localisés dans les régions des communes frontalières et les zones éparses de El Arciha et El Gor. Ces parcours steppiques, conquis par l'élevage ovin, sont marqués depuis plusieurs décennies par une forte dégradation et par une réduction du couvert végétal spontané. Les principales causes de cette dégradation sont le changement du système pastoral traditionnel en un système de production agropastoral, mal maîtrisé. La situation est critique et l'élevage ovin en steppe est aujourd'hui en crise. Conscient de cette situation, l'Etat algérien a déployé et déploie encore d'importants efforts pour sauvegarder la steppe mais les résultats de ces programmes se soldent souvent par des échecs qui sont dus en particulier à la méconnaissance des pratiques et usages adoptés par les acteurs locaux et à la non-prise en compte de la situation socioéconomique des zones pastorales. Cependant, et avec les mesures prises par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural en vue d'encourager l'élevage à travers la création d'un Comité de coordination régional regroupant tous les intervenants du secteur y compris, les éleveurs, les Chambres d'agriculture, les directions des services agricoles..., qui sera chargé d'assurer l'approvisionnement régulier des éleveurs en aliments de bétail, l'on s'attend à ce que la situation de l'élevage ovin s'améliore et connaisse de sensibles développements. Cette amélioration tant attendue ne peut qu'encourager l'élevage tout en préservant la steppe et les parcours pastoraux.