De notre envoyé spécial à Tamanrasset Samir Azzoug Le coup d'envoi du second Festival international des arts de l'Ahaggar Tamanrasset a été donné hier. Du 11 au 17 janvier, le patrimoine culturel matériel et immatériel de la région sera en fête. Un programme riche et varié est concocté par de véritables connaisseurs des arts ancestraux et du savoir-faire millénaire des habitants du désert. Un régal scientifique, visuel et acoustique est réservé aux cinq sens des festivaliers et autres amateurs des arts. Le sixième (sens) sera réservé aux esprits vagabonds. L'ouverture de la manifestation, après la cérémonie officielle, verra l'entrée dans le vif du sujet de la scène installée à la place du 1er-Novembre de Tamanrasset, en plein centre-ville. Dès 20 heures, la nuit de Tam rompra avec le silence séculaire par le son et la chorégraphie des groupes Tisrasroute (Idelès), Gueddi (Bordj-Badji-Mokhtar), Badi Lalla (Tamanrasset) et Hamid Ekawel (Niger) pour des prestations d'une heure chacun. Du 12 au 14 janvier, les matinées seront réservées à la douzaine de conférences dont les thématiques choisies porteront sur des approches méthodologiques en matière de gestion de parc et de leurs ressources, l'importance du développement local, la mise en relief du savoir-faire et du savoir-vivre local, de l'importance et des différentes formes des arts oraux pour les habitants de la région. Et à l'origine, il y a les Touareg. En plus des conférences matinales, le centre-ville sera animé par des soirées dédiées à la musique et à la dance. Des groupes locaux, régionaux et internationaux s'évertueront à présenter, chacun de son côté, l'art des aïeuls le plus fidèlement possible, accompagné parfois d'une touche moderniste, condition, s'il en est, pour l'universalité. Pour les amateurs des arts et sons sahariens, le vieux Faka Touré du Mali, reprenant le flambeau de son père Ali, Bambino du Niger ou le duo Amadou et Mariam (Mali) et d'autres encore réveilleront les rythmes sahariens et africains qui sommeillent en eux. Sans oublier les locaux avec El Ferda de Béchar, Choghli de Djanet, Itran n'Ahaggar de Tamanrasset et plein d'autres encore.Du 14 au 17 janvier, la «caravane» - comme les organisateurs du festival aiment qualifier la délégation des participants - quittera le centre-ville pour des festivités à la belle étoile. Dans le camp Aguenar, le programme s'annonce encore plus pittoresque et intéressant au regard des ateliers, concours et de l'animation prévus dans ce cadre sur lesquels nous reviendrons plus tard, l'heure étant à la «dégustation» multi-sensorielle, en gardant toujours à l'esprit que le Festival international des arts de l'Ahaggar est plus qu'un simple évènement festif. C'est la célébration d'un patrimoine, celui d'une identité et d'une lutte séculaire entre l'homme et son environnement. L'homme dompta le désert et le désert sublima l'homme.