De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali Même si le bilan définitif de la saison estivale à Oran n'a pas encore été établi, il est patent qu'il sera en deçà des résultats que l'on pourrait logiquement attendre d'une wilaya qui dispose d'autant de potentialités touristiques. Si les plages de la corniche ouest ont quotidiennement enregistré des affluences record, avec leurs lots d'embouteillages automobiles, les grèves de la côte est, comme les autres sites naturels, n'ont, encore une fois, connu que très peu d'estivants : «C'est dommage de voir que tant de potentialités sont, encore une fois, ignorées par les vacanciers. Il est vrai qu'elles ont toujours été mises sous le boisseau par les autorités locales», regrette un membre d'une association culturelle qui ne comprend pas que l'on ne puisse s'intéresser aux monuments historiques ni aux sites naturels : «Les autorités devraient revoir leur politique touristique, si elles en ont effectivement une, et leur conférer plus d'importance.» Selon les prévisions de la direction du tourisme d'Oran, à la veille de la saison estivale, la wilaya devait accueillir quelque 15 millions d'estivants nationaux et étrangers. Un chiffre probablement exagéré quand on sait que, d'une part, la wilaya ne dispose pas d'infrastructures hôtelières suffisantes et que, d'autre part, beaucoup de touristes privilégient des pays étrangers qui, comme la Tunisie, offrent des conditions de séjour meilleures à des prix concurrentiels. Les statistiques pour le mois d'août n'étant pas établies, on ne sait pas encore si le chiffre des 15 millions a été atteint ou non. Il est, en revanche, établi que près de 70 000 passagers ont transité par le port d'Oran, en juillet dernier, et qu'entre le 13 août et le 2 septembre, les autorités de portuaires prévoyaient le retour de 60 000 passagers et 15 000 véhicules. Pour rappel, à la veille de la saison estivale, le port d'Oran avait pris des dispositions pour assurer de meilleures conditions de débarquement et d'embarquement aux milliers de voyageurs qui y ont transité. Quatre navires, notamment, ont été mis à leur disposition, dont le Riviera Adriatica, affrété en avril dernier avec une capacité de 1 100 places et 340 véhicules et les trois autres car-ferries, Tarik Ibn Ziad, Djazaïr 2 et de Tassili 2, pouvant accueillir chacun plus de 1 300 passagers et 300 véhicules. Les dessertes assurées à partir du port d'Oran sont celles en direction des ports d'Alicante (Espagne) et de Marseille (France), indique-t-on. Il reste que les émigrés qui ont investi la corniche oranaise (la commune de Bousfer qui dispose de six plages affirme avoir accueilli plus de deux millions d'estivants en quelques jours) ont boosté l'économie des communes balnéaires, à la grande satisfaction des commerçants dont l'activité subit un ralentissement le reste de l'année.