De notre correspondante à Tlemcen Amira Bensabeur L'université de Tlemcen et l'association Ecolymet ont organisé hier une journée commémorative en honneur au Dr Benzerdjeb Benaouda.Plusieurs témoignages et conférences ont été donnés lors de cette rencontre à laquelle ont pris part de nombreux étudiants, universitaires et les anciens amis du martyrs et qui a été rehaussée par la présence du ministre de la Santé, Djamel Ould Abbes, de la Population et de la Réforme hospitalière qui n'a pas manqué de souligné le sacrifice des jeunes Algériens, qui n'ont pas hésité à répondre à l'appel de la patrie.Lors de cette rencontre, un vibrant hommage lui a été rendu et le parcours de l'homme, qui fut le premier médecin martyr de la révolution (1921-1956) a été retracé. Le docteur Benzerdjeb est né le 9 janvier 1921 à Tlemcen. Il s'engage dans le combat politique en adhérant au Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD). Il est désigné trésorier de l'Association des étudiants musulmans algériens lorsqu'il s'exile pour suivre des études supérieures en médecine. Il obtient son diplôme en 1948 en soutenant une thèse de doctorat sur le cancer du sang.A son retour à Tlemcen, il exerce son métier de médecin. Cette fonction lui a permis de continuer son activité révolutionnaire en accueillant les combattants moudjahidine dans son cabinet en vue de communiquer les instructions et leur fournir les secours nécessaires au combat. Il acquiert une ronéo et imprime des documents et tracts de propagande pour la révolution et les diffuse pour lui donner une audience médiatique. Découvrant ses activités, l'armée colonialiste l'a froidement assassiné le 16 janvier 1956 dans la localité de Dermam près de Sebdou. Son exécution a été un grand événement historique, qui avait rassemblé des milliers de manifestants, avec la présence remarquée des jeunes scolarisés et des enseignants à travers tout Tlemcen. Les conférenciers ont souligné que «beaucoup de membres de la famille médicale ont laissé des traces dans l'histoire du mouvement national, autant de témoignages de leur solidarité agissante avec leur peuple plongé dans la nuit coloniale. Médecins, pharmaciens et autres membres de la famille, sont très nombreux à s'être engagés dans le combat d'émancipation de leur peuple, quoique selon des approches différentes, parfois même dangereuses pour l'avenir de la nation, mais toujours avec l'intention généreuse de trouver le meilleur moyen d'alléger les souffrances de leur peuple et de lui redonner sa dignité». Il est à noter que, lors de sa brève visite, le représentant du gouvernement a inauguré l'école paramédicale de Tlemcen, baptisée du nom du Dr Sedjemaci Abderrahmane, avant de se rendre à Nedroma où un équipement d'hémodialyse a été offert à l'hôpital de cette région. La promesse a été faite d'équiper cette infrastructure d'un scanner le mois prochain.