Les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) convergent sur la stabilité du marché pétrolier. Ceux qui ont eu à intervenir cette semaine sur la question ont globalement jugé que le marché pétrolier est bien approvisionné et les prix satisfaisants. Ainsi, la nécessité de convoquer une réunion extraordinaire est écartée. Contrairement aux estimations des experts pétroliers, selon lesquelles la hausse des prix du pétrole compromettrait la reprise économique et que le monde a besoin de plus de pétrole, les représentants de l'Opep estiment l'offre de brut suffisante et les prix «réalistes».L'Opep considère, en effet, les niveaux actuels du brut et même ceux projetés pour le court et moyen terme comme «équilibrés».«Le prix de 100 dollars n'est pas irréaliste dans la situation actuelle, et même si le baril dépasse les 100 dollars, il n'y a pas besoin d'une réunion d'urgence de l'Opep», a déclaré, pour rappel, dimanche dernier le président en exercice de l'Organisation, le ministre iranien Mir Kazemi. «Personne n'a appelé à une telle réunion», a-t-il indiqué en affirmant que «certains membres de l'Opep estiment qu'elle ne serait pas nécessaire, même si le pétrole atteint 110 ou 120 dollars le baril». «Le prix [du baril] doit être à un niveau justifiant les investissements dans le secteur pétrolier», a souligné M. Kazemi. Lundi dernier, le ministre de l'Energie et des Mines M. Youcef Yousfi, lors de son passage au forum d'El Moudjahid, avait noté pour sa part que le marché pétrolier était «équilibré et les prix satisfaisants autant pour les producteurs que pour les consommateurs». De son côté, le SG de l'Opep M. Abdellah Badri, a exclu une hausse prochaine de l'offre de production de l'Opep sur la simple base de la hausse des prix depuis la fin de l'année. «L'Opep interviendra pour stabiliser le marché en cas de déséquilibre, et non pas à cause de spéculateurs», a-t-il dit.«Le marché est bien approvisionné», a encore déclaré M. Badri, «les stocks sont suffisants pour environ soixante jours, la moyenne sur cinq ans est de cinquante-trois jours». Le Libyen Choukri Ghanem, tout comme le ministre qatari du Pétrole Abdallah Al Attyah écartent également, eux aussi, l'idée d'une réunion extraordinaire de l'Opep même si le brut franchira largement le seuil des 100 dollars.Enfin, le ministre émirati a estimé que «les cours actuels sont de nature à assurer les investissements nécessaires pour développer l'industrie pétrolière, augmenter la capacité de production de réserve dans les pays de l'Opep et promouvoir l'industrie des énergies renouvelables». S. I.