De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Le souhait de voir toutes les communes de Constantine alimentées sans interruption en eau potable ne s'est pas encore concrétisé. Beaucoup de travail reste à faire, notamment en ce qui concerne la réfection des réseaux et des stations de pompage vétustes, pour espérer avoir une circonscription sans pénurie en cette substance vitale. La Société de gestion de l'eau potable et du réseau d'assainissement de Constantine (Seaco), de droit privé, a entrepris une gestion rationnelle, mais il reste du chemin à faire pour honorer le contrat signé en juin 2008 pour 27,8 millions d'euros.156 456 abonnés sont recensés au troisième trimestre 2010 à la Seaco. En 2008, elle avait promis d'alimenter en eau potable 24h/24 l'ensemble des communes. Actuellement la moyenne pour toute la wilaya est de 14 heures par jour. Pour le chef-lieu de wilaya, l'alimentation H24 concerne 32,4% de la population. L'alimentation au quotidien, selon des plages horaires définies, est de l'ordre de 63,8%. Toutefois, certaines cités sont alimentées un jour sur deux. Cette catégorie représente 3,8% et se situe dans des endroits où le réseau est en réfection. Le nombre de consommateurs domestiques est de 149 487. Les autres abonnés sont des usagers commerciaux et industriels. La Seaco, qui avait promis une gestion rationnelle et rigoureuse, a, d'emblée, procédé à l'installation de nouveaux compteurs pour calculer «à la goutte» le volume d'eau consommé. Environ 25 000 compteurs ont été placés chez les nouveaux abonnés. En ce qui concerne les anciens, les agents de la société ont fait du porte-à-porte pour la même opération. Cette option devrait s'élargir cette année dans le but d'éliminer la facturation au forfait, explique-t-on, du côté de la direction générale par le biais du chargé de la communication de la Seaco, M. Boughedda. Pour mener à bien cette mission, il a été déjà procédé à des appels d'offres pour associer des entreprises privées dans cette activité. «Trente dossiers, au moins, sont sur la table de la direction», a indiqué le chargé de la communication. «Désormais, chaque commune devrait avoir des sous-traitants sur place pour intervenir dans les délais en cas de défection dans le réseau. C'est notre vision pour une meilleure gestion du secteur», ajoutera-t-il. Il est aussi question de former le personnel en plomberie, un métier-clé pour le secteur. A cet effet, des formateurs français devraient prodiguer des cours à l'ensemble du personnel de la Seaco. La société, qui aura récupéré beaucoup de créances restées en suspens, entend poursuivre cet élan. S'agissant des travaux de réhabilitation, on apprend que 14% seulement du réseau a été concerné depuis 2005 au chef-lieu et dans la commune du Khroub après le passage de la Société des eaux de Marseille (SEM). Ainsi, la Seaco relancera l'opération de réfection des tronçons restants en fonction de son programme de l'année 2011 car les travaux nécessiteront beaucoup d'engagement et de temps, a estimé la direction. L'entreprise interviendra également dans les stations de pompage de Aïn Smara et Aïn Abid dont l'état est vétuste. A vrai dire, depuis la mise en service du barrage de Beni Haroune, la wilaya de Constantine n'a pas manqué d'eau. Cependant, il fallait apporter quelques rectifications, voire la réfection totale de l'ensemble des vieilles conduites. Pour cela, les autorités locales avaient confié des projets à la SEM en 2005. Celle-ci, qui a entrepris une action de grande envergure, a engagé une société chinoise avec une main-d'œuvre active. Mais beaucoup d'imperfections ont été relevées en matière de finitions. Les fuites récurrentes qui inondaient plusieurs cités en témoignent. La gestion de l'eau allait être ensuite confiée à une société mixte, la Société de gestion de l'eau potable et du réseau d'assainissement de Constantine, toujours sous la coupe de la SEM. Depuis la concrétisation du contrat en 2008, ladite entreprise se charge de la gestion de l'eau des douze communes.