Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière reprend langue avec les représentants des syndicats du secteur en leur fixant rendez-vous pour demain pour une nouvelle phase de dialogue. M. Ould Abbes qui l'a annoncé jeudi dernier, en marge des deuxièmes journées médicales du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), se montre ainsi prêt à inclure les partenaires sociaux du secteur de la santé dans la préparation des statuts particuliers des différents corps, qui doivent être finalisés dans les cinq prochains mois. Cette rencontre qui relance les pourparlers syndicats-tutelle, après celle qui a eu lieu en juin de l'année écoulée, est censée faire retrouver le fil des discussions autour de revendications brandies depuis longtemps par les représentants de différentes corporations et à l'origine de multiples débrayages, et est destinée à contrecarrer toute velléité de protestation de la part de ces syndicats qui ont affiché leur exaspération face au silence de la tutelle. Alors que ces syndicats accusaient, ces derniers jours, M. Ould Abbes de ne pas tenir ses engagements et menaçaient de recourir une nouvelle fois à la grève, celui-ci a répondu en les invitant à la table des négociations. «Je suis sensible aux préoccupations du corps médical et paramédical, mais je n'accepterai jamais les menaces et le chantage», a souligné le ministre en réponse certainement au Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) qui a appelé à une grève nationale cyclique de deux jours par semaine à compter du 1er février prochain. Le représentant du gouvernement a indiqué à cette occasion que ces statuts permettront à ces corps de bénéficier de leurs indemnités avec effet rétroactif à partir de 2008. S'exprimant sur un autre registre, il a indiqué que les primes d'indemnité seront majorées pour les praticiens de la santé publique exerçant dans les zones enclavées, avec pour objectif d'améliorer la qualité des soins de proximité et une meilleure couverture sanitaire nationale. Le ministre de la Santé a également fait savoir que le projet de loi sur la santé, en cours d'élaboration par son département, sera examiné lors d'une conférence nationale qui lui sera consacrée du 3 au 5 février prochain et qui verra la participation des syndicats, praticiens, producteurs de médicaments et responsables des structures sanitaires. Ce projet de loi, qui devait être prêt et présenté au gouvernement en novembre dernier, leur sera présenté pour qu'ils expriment leurs avis. Il devra remplacer la loi sur la santé 85/05 qui «ne répond plus aux exigences du secteur, que ce soit par rapport à l'éthique, au nombre croissant de médecins, à la recherche scientifique ou à la nouvelle carte sanitaire», fait remarquer M. Ould Abbes. R. M.