La sélection algérienne n'est que le reflet d'une médiocre compétition et…inversement. La sélection nationale est restée sur le carreau en Suède. Y avait-il en réalité des raisons de croire à quelque chose ? Très certainement non. Cette affirmation n'est pas faite dans la facilité. Loin s'en faut dans la mesure où il ne fallait pas être grand clerc pour claironner l'élimination probable de l'équipe de Bouchekriou malgré toutes les intentions affichées des personnes qui gravitent autour de l'équipe. Ce qui, somme toute, est de bonne guerre. Bien entendu parce que le handball n'est plus une discipline qui fait chavirer les foules, l'élimination du sept national ne risque certainement pas de déstabiliser grand monde et encore moins avoir un retentissement dans la compétition nationale, une compétition frappée d'inertie depuis la désertion de la scène nationale, une fois évaporée l'euphorie installée par l'impressionnante sélection encadrée à l'époque par Mohamed Azziz Derouaz. L'échec algérien, d'ailleurs à l'image de celui du football, n'est en fait que l'expression d'un autre échec plus cuisant, celui qui consiste à admettre une fois pour toutes que dans toutes les disciplines rien ne va plus dans les équipes nationales parce qu'en réalité, elles ne représentent rien ou plutôt sont formidablement représentatives, dans une sorte de nivellement par le bas, du niveau de l'ensemble des disciplines dans le pays. Le football a déjà donné au cours du Mondial 2010, la natation est juste moyenne et ce ne sont pas trois médailles d'or et quelques-unes d'argent et de bronze prises contre le cours des prévisions en Championnat d'Afrique qui changeront cette brocante en important butin sportif. Le volley-ball, nul ne sait plus ce qu'il en est advenu, le tennis n'est pas évocable, la pétanque de… l'illusion, l'athlétisme…vous avez dit athlétisme ? La boxe, c'était il y a quelques années, le judo est en sursis. Alors le handball, c'est simple, avant le Mondial et en théorie, tout était possible : la Serbie dans l'ensemble du groupe était la formation que les Algériens devaient battre pour passer, la Roumanie et l'Australie comptant pour roupie de sansonnet et surtout parce qu'elles ne sont pas sorties de la cuisse de Jupiter. L'EN a perdu justement face à une équipe (la Serbie) qui selon les thuriféraires de Bouchekriou, et ses poulains, était prenable avant le match, pour qu'après la défaite les médias concluent que «les Algériens ont frôlé l'exploit». Un exploit raté qui ne changera en rien les victoires contre la Roumanie et l'Australie dans la mesure où arithmétiquement trois défaites valent moins que deux victoires, selon le côté d'où l'on apprécie la situation. Il ne s'agit pas de tirer sur l'ambulance, les handballeurs algériens auront tout de même essayé, néanmoins, quelque pourrait être sa beauté, une femme ne peut donner que ce qu'elle a. Le handball qui, avant le football, avait propulsé l'Algérie au-devant de la scène internationale au début des années soixante-dix, contrairement à ce qui prévaut actuellement, crée un engouement extraordinaire parmi les jeunes lesquels, du coup, avaient pour des milliers d'entre eux choisi de pratiquer la discipline, de faire leur baptême au sein de petits clubs, souvent de banlieue, pour être remarqués par des spécialistes et monter en grade, corsant la compétition nationale à tous les niveaux et laissant émerger des valeurs individuelles avérées. Les salles où se déroulaient les compétitions étaient remplies, voire envahies par un public, exceptionnellement de filles et de garçons, jeunes et personnes âgées, éclectique parce que conquis par la puissance des athlètes, la beauté du jeu, l'engagement physique, le respect des valeurs sportives, etc. Et tout cela a bizarrement vécu. Un peu comme dans le reste des disciplines que des rapports, des effets d'annonce officiels, des intentions ponctuelles ne parviendront jamais à relancer. Le football, en tant que phénomène national, vecteur des espérances populaires, est l'archétype en puissance de l'échec général. Il y a une trentaine d'années, l'émulation générale venait parce que les équipes nationales tiraient vers le haut la discipline, il est donc logique que cette même discipline végète dans les abysses en ce sens qu'elle est tirée vers le bas. La médiocrité ayant pris largement le pas sur l'excellence. Ailleurs, le sport, tous les sports sont, avant tout, une culture, une attitude… physique, morale, intellectuelle. Ce n'est pas du tout le cas en Algérie. A. L.