Photo : S. Zoheir Par Ghada Hamrouche Les anciens souks el fellah et les galeries algériennes peuvent servir de structures commerciales pour intégrer les commerçants du secteur informel dans le circuit formel. C'est la proposition faite hier par l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), appelant les pouvoirs publics à utiliser ces anciennes structures publiques en vue d'éradiquer le commerce informel et créer de nouveaux postes d'emploi. Dans un communiqué rendu public hier par l'agence de presse algérienne (APS), l'UGCAA a demandé «la réouverture de ces espaces commerciaux en les transformant en locaux commerciaux et en les distribuant dans un cadre organisé pour éradiquer le marché informel», estimant que cette mesure permettra de relancer ces structures qui «sont dans un état lamentable», ce qui «profitera à tous», y compris au Trésor public. Un certain nombre de souks el fellah et de galeries algériennes ont été transformés, notons-le, en espaces commerciaux privés gérés par d'anciens employés, alors que d'autres wilayas ont aménagé les rayons des souks el fellah en marchés de proximité comme c'est le cas à Bouira. Selon les spécialistes, ces initiatives visent notamment à l'éradication du commerce informel et parallèle, à une meilleure maîtrise des prix, à une meilleure organisation de la distribution des produits de consommation et à la création de postes d'emploi au profit des jeunes. Le ministère du Commerce avait indiqué récemment que 765 sites commerciaux informels ont été recensés, ajoutant que plus de 70 000 commerçants y activent. Ils sont implantés notamment sur les places publiques, les trottoirs et dans les rues. Dans une déclaration à l'APS, le secrétaire général de l'UGCAA, M. Salah Souilah, a précisé que toutes les communes à travers le pays disposaient d'un espace de galeries ou tout au moins d'un souk el fellah, ce qui traduit la capacité de ces structures commerciales relevant actuellement du ministère de l'Intérieur, à absorber le nombre important de jeunes activant au niveau des espaces informels. M. Souilah a estimé qu'une des trois galeries situées à la rue Larbi-Ben-Mhidi à Alger «peut accueillir tous les jeunes commerçants activant dans les rues et les espaces informels dans les communes de Bab El Oued et de Sidi M'hamed.» Il a également indiqué que l'UGCAA, forte de ses potentialités humaines et organisationnelles, est disposée à contribuer au succès de cette démarche si elle est adoptée par les pouvoirs publics. Il a évoqué à cet effet le marché de détail à la réalisation duquel l'Union a contribué en 2008 à El Eulma dans la wilaya de Sétif et qui regroupe 400 locaux commerciaux, précisant que son organisation est prête à «renouveler l'expérience». Après avoir appelé les pouvoirs publics, notamment les directions de la construction et les services domaniaux à accompagner les commerçants dans la réalisation de nouveaux supermarchés, le responsable de l'UGCAA a affirmé que ces centres sont à même de contribuer à l'éradication du commerce informel où activent, selon lui, 400 000 commerçants au niveau national.