De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar Le Front national algérien (FNA) vit-il ses derniers instants dans un paysage politique national instable et léthargique ? Le week-end écoulé a été l'occasion propice pour les détracteurs de l'actuel patron du FNA de tenir un conclave régional annonciateur de grands soucis pour la stabilité de ce parti politique. Pas moins de treize wilayas de l'ouest du pays, dont Sidi Bel Abbès, Oran, Mostaganem, Relizane, Mascara, Tlemcen, Aïn Témouchent, Tiaret, Saïda, Tissemsilt, Aïn Defla, ont pris part à une rencontre régionale de dissidence. Le mouvement de redressement accorde ses violons avant la tenue du congrès national du FNA. «Nous allons déposer une demande d'autorisation pour tenir notre congrès. Des contacts préliminaires sont établis avec le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, afin de déposer le dossier nécessaire», notera une source du mouvement de redressement. Les responsables de ce mouvement ont procédé, par ailleurs, à la restructuration des instances de base du parti à l'échelle de plusieurs wilayas, apprend-on également. Les dissidents envisagent de demander des comptes à Moussa Touati au sujet de l'état des finances de 1999 à nos jours ; un expert financier a été désigné afin de procéder aux contrôles et inspections des finances du parti. Les responsables du mouvement de redressement s'interrogent également au sujet «d'un trou de près de deux milliards de centimes consommés en l'espace de trois années seulement». Pour Ali Ghettar, principal fondateur du mouvement du FNA aux côtés de Moussa Touati, «il est grand temps de donner un grand coup de pied dans la fourmilière pour assainir les rangs du parti et d'y déloger les tenants de la finance et les entrepreneurs qui ont pris possession du parti des enfants de chouhada».