De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar La bataille des sénatoriales semble constituer un test décisif pour l'homogénéité et la force de résistance du FNA. L'effritement qui a cours au sein de cette formation ayant réussi à attirer la sympathie et la confiance des électeurs au cours des joutes électorales passées est sur le point de signer l'arrêt de mort du parti. Les craintes et les appréhensions des militants de base et des cadres du Front national algérien (FNA) sont remises au goût du jour à l'occasion de cette nouvelle bataille politique. Moussa Touati qui semble perdre, peu à peu, les rênes de sa formation a été pris à partie, jeudi dernier, à l'occasion de la tenue d'une rencontre avec les élus locaux et nationaux sédentaires. Le linge sale a été lavé en public. Tout en accusant certains «élus nationaux et autres acolytes de tremper dans les alliances de coulisses au profit d'autres formations politiques auxquelles ils avaient appartenu», les militants ont reproché à Moussa Touati de «faire dans l'amalgame et d'être l'otage des groupes d'intérêts». Dans la salle des actes de la maison des jeunes Ibn Tachfine, le président du FNA a été, à maintes fois, apostrophé par ses pairs. C'est le député sédentaire d'Oran Abou Brahim qui a été le premier à laisser libre cours à sa furie avant d'être rejoint par le reste des militants. A l'origine de cette tension politique au sein du FNA, «la volte-face de Moussa Touati dans les prises de décision politique et organique, notamment dans l'opération de restructuration des structures de base du parti à l'échelle de la wilaya», note-t-on. Selon les cadres locaux du parti, «Moussa Touati a créé la zizanie en mandatant deux groupes antagonistes au sein du parti pour une même et seule opération». Dans un procès-verbal d'installation, le chef du parti a accrédité le député Abou Brahim à piloter l'opération de restructuration des bureaux communaux ainsi que du bureau de wilaya à Oran. Quelques jours après, les militants se sont étonnés de voir qu'un autre député sédentaire et au centre de grandes controverses locales au sein de la base militante était porteur de la même accréditation signée de la main de Moussa Touati. Ce qui a créé une grande tension au sein de la base, laquelle était sur le point de riposter de manière spectaculaire, nous dit-on. D'où la présence de Moussa Touati jeudi dernier à Oran. Dans la salle, les esprits se sont échauffés et la polémique s'était installée avec Moussa Touati qui n'a pu convaincre les personnes présentes de sa version des faits. Il se contentera de citer les recommandations du dernier conseil national et les prérogatives des commissions mandatées par le conseil national pour le renouvellement des structures de base. «Elles ne sont pas durables ou permanentes. Elles ont une mission à mener et seront dissoutes tout de suite après», dira-t-il sans parvenir à convaincre ses militants.