De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar Le président du Front national algérien, Moussa Touati, a fait face ces derniers jours à une fronde sans pareille au sein de sa formation, a-t-on appris. En plus du député et des quatre membres du conseil national, 31 élus locaux sur les 36 que compte le FNA à Oran viennent de claquer la porte du parti à Oran. C'est un nouvel épisode du feuilleton de la dissidence qui couvait depuis des mois déjà. Sur fond d'accusation et de tension extrême, les élus locaux d'Oran ont choisi leur camp en s'exprimant en faveur de celui qui a fondé le parti du FNA et réalisé ses exploits à Oran. Le divorce semble être consommé entre la direction nationale et le parti à Oran. Cela est d'autant plus grave qu'une plainte nominative a été déposée contre Moussa Touati pour «diffamation et déclarations calomnieuses». La plainte a été déposée par deux députés, dont celui d'Oran, en l'occurrence Abbou Brahim. «Ils nous a traités de voleurs. Il a qualifié tous les députés du pays de voleurs et personne n'a bougé. Moi, je considère que c'est une atteinte à monhonneur et à ma dignité. Je dois réagir. La plainte a été déposée le mois d'octobre écoulé et j'attends toujours», notera-t-il. Zerrouki Mohamed, membre fondateur du FNA à Oran, membre du conseil national et ancien vice-président de la commission nationale de surveillance des élections présidentielles ; a déclaré s'être «opposé au président du FNA au sujet de sa manière dictatoriale de gérer le parti. Il nous en a tenu rigueur. Il y a quelque temps, je suis monté au ministère de l'Intérieur où j'ai gelé mon adhésion au parti pour les raisons énoncées». Les animateurs de la conférence de presse se sont interrogés sur la manière dont a été tenu le conseil national extraordinaire du parti et sa gestion catastrophique par le président du FNA. «A l'intérieur, il nous a dit que ce n'était pas une session extraordinaire et il a tenté de faire passer le bilan financier», notera-t-il avant de préciser que «le quorum n'a pas été atteint. Seuls 54 membres sur les 240 qui composent le conseil national étaient présents. Ce qui rend toute décision caduque», précisera-t-il. Les dissidents du FNA s'interrogent sur l'argent des cotisations des 8 000 adhérents, les cotisations des députés (12 millions par an pour chaque député) au sein du parti qui avoisinent les 1,5 milliard de centimes, les subventions étatiques (40 millions de centimes pour chaque député) allouées au parti annuellement et qui avoisinent les 1,8 milliard de centimes. «Il a déclaré au conseil national que je n'ai pas payé mes cotisations annuelles. Je lui ai remis 60 millions et le montant n'est jamais apparu sur les comptes CCP du parti. Où est passé l'argent ?» s'interroge le député Abbou.