«Soyez rassurés pour le mois de Ramadhan», déclarait, hier, le directeur général de la Sûreté nationale, M. Ali Tounsi. Interrogé sur la situation sécuritaire, le responsable répond : «Nous avons réussi dans la lutte contre la criminalité. Le terrorisme, c'est une autre affaire et une autre stratégie. Mais soyez rassurés pour le mois de Ramadhan.» Sur les éventuelles nouvelles dispositions sécuritaires, M. Tounsi a refusé de donner des détails : «C'est confidentiel», lance-t-il. Durant la matinée d'hier, le directeur général de la sécurité nationale a inauguré huit unités de Sûreté urbaine dans la wilaya d'Alger. Implantées au plus profond des quartiers populaires, ces structures sont érigées en plein milieu de zones d'habitations qui font penser à des constructions anarchiques. Ces positions, informera M. Tounsi, ont été choisies selon des critères techniques dont le plus important est «la densité de la population». «Après avoir inauguré une demi-douzaine de SUP [Sûretés urbaines de proximité], il y a quelques semaines, aujourd'hui, nous avons procédé à l'inauguration de 8 SUP sur 27 prévues dans le programme pour la wilaya d'Alger. Elles sont au nombre de plusieurs centaines réparties sur le territoire national. L'objectif est la couverture totale du pays et le rapprochement entre le policier et le citoyen», a déclaré le premier cadre de la DGSN qui rappelle que «la sécurité est le premier objectif de l'Etat». Sur l'importance de positionnement de ce genre de services, il poursuit : «Nous allons continuer à installer [des SUP] jusqu'à atteindre un ratio entre les forces de l'ordre et la population permettant de contrôler toutes les formes de criminalité.» Construites en préfabriqué, les différentes Sûretés urbaines de proximité, inaugurées hier, étaient toutes pratiquement identiques. Déployées sur plus de 1 000 mètres carrés (500 m de bâti), elles sont constituées d'un compartiment administration et d'un autre consacré à l'hébergement des agents de l'ordre. Au beau milieu des cités et des quartiers peuplés (entre 3 000 et 9 000 habitants), la disposition de ces SUP permet une moyenne d'un policier pour environ 250 ou 300 habitants. Rappelons que, dans les normes internationales, il faut 1 policier pour 300 habitants pour assurer une sécurité efficace. Donc, la moyenne internationale est respectée dans ces espaces réputés peu sécurisés. Haï Mitidja (3 142 âmes) et Zouaoui (5 777 âmes) à Sidi Moussa, haï Touileb El Merdja (5 764 âmes) à Baraki, cité Kherroub à Bachjarah, haï Amar Kerchiche (7 000 âmes) à El Harrach, haï El Fida (9 000 âmes), Diar El Khedma (4 850 âmes) et haï El Wiaam (5 466 âmes) dans la commune de Gué de Constantine ont tous été visités et inaugurés par le directeur général de la DGSN. Dans chaque point, la population très présente a exprimé sa satisfaction par la participation des enfants et les youyous éclatant des gorges des femmes agrippées aux fenêtres à chaque fin de l'hymne national. «Ces [SUP] ont pour vocation non seulement de lutter contre toute forme de criminalité mais en plus d'intégrer le citoyen dans cette lutte. Parmi les besoins de base du citoyen figure la sécurité et l'Etat s'emploie à sécuriser le peuple», affirmait M. Tounsi. Au moment de l'inauguration de la SUP de haï El Fida, le directeur général de la DGSN a honoré le judoka Amar Benyekhlef, médaillé d'argent aux derniers jeux Olympiques de Pékin, et enfant du quartier.