De notre correspondant à Bejaïa Kamel Amghar Le RCD a organisé, dans la matinée d'hier, une marche de protestation à Béjaïa pour appeler à une profonde refondation du système politique algérien. Ils étaient, en effet, un peu plus d'un millier à répondre à l'appel du parti de Saïd Sadi, en sillonnant l'avenue qui sépare la maison de la culture Taous-Amrouche du siège de la wilaya. Tout le long de cet itinéraire, les marcheurs, parmi lesquels des étudiants et des lycéens, ont scandé des slogans hostiles au pouvoir en appelant à la levée de l'état d'urgence, à l'ouverture du champ politique et médiatique et au respect des libertés individuelles et collectives. L'initiative du RCD, qui a bénéficié de l'appui du collectif estudiantin pour la citoyenneté (une association universitaire proche du parti), a été plutôt réussie et s'est déroulée dans le calme et la sérénité. Les services de sécurité se sont faits discrets en accompagnant la marche de loin et les organisateurs ont parfaitement maîtrisé le bon déroulement de la manifestation. Sur l'esplanade faisant face au siège de la wilaya, de nombreux intervenants ont pris la parole pour revendiquer le changement de régime politique et l'alternance au pouvoir. Le député Boubekeur Derguini et le sénateur Mohamed Ikherbane ont résumé à l'occasion les mots d'ordre de leur parti en soulignant sa ferme détermination à lutter pour une «Algérie réellement libre et véritablement démocratique». Les représentants des étudiants et des lycéens, parmi d'autres sympathisants du RCD, se sont également exprimés pour «la consécration des valeurs démocratiques et citoyennes». Aux alentours de midi, la foule s'est dispersée dans le calme et la quiétude. Au-delà de la promotion des valeurs qui sont celles du RCD, le grand succès de cette marche se résume à son bon déroulement et à l'ambiance bon-enfant qui l'a imprégnée. Aucun débordement n'a été enregistré. Tout s'est normalement passé. Comme quoi, on peut toujours se faire entendre, s'exprimer, critiquer et dénoncer sans basculer dans la violence.