Photo : S. Zoheir Par Samira Imadalou Le marché des produits de large consommation et le plafonnement des prix de ces produits ont encore fait l'objet de débats, la semaine dernière, sur la scène nationale. Un éventuel retour aux prix administrés n'est pas à écarter, à en croire les déclarations du ministre du Commerce, Mustapha Benbada. Il a évoqué cette question en marge de la signature d'une convention entre le Centre national du registre du commerce et le ministère de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication. Annonçant que les textes relatifs au cadre juridique régissant les prix des produits de large consommation seront prochainement soumis au gouvernement pour passer en suite à la promulgation d'un décret exécutif consacrant le plafonnement des prix de l'huile à 600 DA le bidon de 5 litres et celui du sucre à 90 DA le kilogramme, le ministre a évoqué la possibilité pour les pouvoirs publics d'appliquer ce plafonnement des prix pour d'autres produits de base. Mais encore faudrait-il qu'une décision politique soit prise à cet effet. Si la mesure venait à être prise, quels seraient les produits touchés par ce plafonnement ? Sachant que les prix du pain et du lait sont subventionnés par l'Etat, que ceux de l'huile et du sucre seront prochainement touchés par ce plafonnement, on pourrait croire que le café, les pâtes alimentaires et les légumes secs dont les prix, faut-il le rappeler, n'ont cessé de grimper, ces deux dernières années, sont sur la liste des produits dont les prix seraient plafonnés. Quid des produits agricoles et des viandes ? A ce sujet, la solution adoptée par le gouvernement via le ministère de l'Agriculture est la généralisation des offices. En plus de l'Office national interprofessionnel du lait (Onil) et de l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), l'idée de créer d'autres offices - celui des viandes est déjà en chantier - a germé. C'est le cas pour les produits maraîchers et pour les fruits. Réussira-t-on à régler les problèmes qui caractérisent le marché de la consommation en Algérie à travers ces solutions ? Difficile de répondre par l'affirmative, vu les difficultés rencontrées par l'Onil et l'OAIC sur le terrain. Au sujet des prix, les mêmes interrogations s'imposent. Et pour cause, la régulation fait toujours défaut avec l'absence du Conseil national de la concurrence. Une structure créée en 2003 et relancée en 2008 mais qui tarde à être mise en place. A ce sujet aussi, le ministre du Commerce a promis sa réactivation cette année. «L'année 2011 sera celle de la régulation du marché», s'est-il engagé jeudi dernier devant les députés. «Il y a des problèmes au niveau des rouages administratifs» pour les textes d'application. C'est ainsi que M. Benbada a expliqué le gel du conseil. Et d'aviser : «Si ça n'avance pas, c'est le gouvernement qui débloquera le dossier.» Et ce, à travers son examen en conseil interministériel. Ce sera pour quand ? Là, il faut aussi compter sur le règlement justement des problèmes administratifs qui sont, pour rappel, à l'origine du blocage de nombreux dossiers importants. Ce sont, en effet, entre autres, ces mêmes rouages qui freinent l'essor des PME et le développement de la production nationale. D'où la persistance de la dépendance alimentaire de l'Algérie. La facture de 40 milliards de dollars d'importations en 2010 en est une preuve.