Le secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé de la communauté nationale à l'étranger, M. Halim Benatallah, a déploré hier l'attitude de certains parents qui «exportent» leurs enfants mineurs dans des embarcations de harraga (émigration clandestine). «C'est un phénomène nouveau que nous avons découvert suite à des témoignages de notre communauté en Espagne et cela est assez navrant et tout à fait déplorable», a-t-il déclaré à la Chaîne III de la radio nationale. M. Benatallah, qui intervenait depuis la capitale allemande Berlin où il effectue une visite de travail, a précisé que «ces parents tentent d'exporter leurs enfants, imitant en cela les pratiques de pays voisins. Ils essaient ainsi de mettre à profit les bonnes dispositions juridiques relatives aux enfants mineurs dans les pays d'accueil en exposant leurs enfants au danger de mort […] C'est un véritable problème et la responsabilité des parents est assurément engagée». M. Benatallah a affirmé que l'Etat a le «devoir» de protéger ces enfants, déplorant, par la même occasion, «l'irresponsabilité» de certains parents «qui refusent de collaborer avec les services consulaires» et «se retournent contre l'Etat» lorsque l'un de ces enfants candidats à l'émigration se trouve en difficulté. Tout en soulignant qu'il n'y avait pas de recensement précis sur l'existence de cas d'enfants mineurs harraga, le secrétaire d'Etat a indiqué que ce phénomène «commence à se multiplier et à interpeller notre communauté». Sur un autre registre, il a informé que l'Espagne a fait une nouvelle offre à l'Algérie en matière de délivrance de visas. «C'est une offre qui nous paraît intéressante. Nous avons convenu d'engager des discussions exploratoires pour examiner la viabilité de cette offre et si les conditions sont bonnes, ce sera matière à négociation», a-t-il annoncé. Concernant l'accord franco-algérien de 1968, il a indiqué que des discussions techniques ont été engagées le 24 janvier 2011 après une rupture de plusieurs mois. «On va trouver les solutions qui conviennent aux deux parties. Nous avons dit qu'aucun aspect ne sera exclu», a-t-il dit. Les nouvelles restrictions sur les visas de court séjour et ceux délivrés aux hommes d'affaires algériens seront, d'après lui, abordées lors de ces discussions informelles. Il a indiqué que le quatrième avenant à introduire à l'accord de 1968 concerne les visas de court et long séjour, l'établissement, l'emploi, la retraite et la kafala. «Cela va donc prendre du temps avant d'aboutir à des résultats», a-t-il prévenu. La coopération de l'Algérie en matière de rapatriement des Algériens clandestins doit, selon lui, trouver une contrepartie à travers une meilleure circulation des personnes vers l'Europe. M. Benatallah a également annoncé qu'une nouvelle loi adoptée par Damas permettra aux Algériens établis en Syrie d'accéder aux droits d'héritage sans l'obligation d'avoir la nationalité syrienne. Il a également fait savoir que le nombre de compatriotes inscrits à l'ambassade d'Algérie à Bonn est de 2 300, dont 1 000 sont des cadres et une bonne partie est sans profession en raison de problèmes de formation et d'intégration. «Ceux qui sont arrivés récemment en Allemagne ont beaucoup de difficultés à s'installer», a-t-il révélé. Tout en reconnaissant la difficulté d'obtenir des données précises sur le nombre d'Algériens résidant dans la clandestinité à l'étranger, il fera savoir que pour le cas de l'Allemagne ce nombre est estimé à 1 500 alors que environ 9 000 autres ont été renvoyés chez eux depuis 1997, date de la signature d'un accord de réadmission avec l'Allemagne. «Avec la Grèce, nous n'avons pas d'accord. Le phénomène est récent dans ce pays. La tendance est à la baisse, on verra s'il faut établir un accord ou pas», a-t-il précisé. Le ministre a enfin annoncé qu'une plate-forme gouvernementale est en phase de finalisation et devra prendre en charge, sur le long terme, les préoccupations essentielles de la communauté algérienne à l'étranger. M. C.