Les cimenteries tentent de se moderniser et de s'organiser au mieux afin de répondre aux besoins sans cesse croissants du marché national. Certaines ont entamé des opérations de rénovation et mis en place des systèmes moins polluants que les anciens. C'est le cas de la Société des ciments d'Aïn Touta (Scimat), dans la wilaya de Batna, qui a dégagé pour l'exercice 2011 une enveloppe financière de l'ordre de 2,57 milliards de dinars pour rénover son système de commande, ainsi que l'un de ses deux filtres. Selon son président-directeur général. M. Omar Iguelmamene, «cet investissement est engagé sur les fonds propres de l'entreprise sans recours aux banques, ce qui permettra à la cimenterie de mieux maîtriser son mode de fonctionnement». Ces financements serviront aussi à l'installation d'un nouveau filtre, dont le coût s'élève à 1 milliard de dinars, ce qui évitera aux communes de Tilatou, Seggana et Maâfa «les effets polluants et les poussières dont elles souffrent depuis plusieurs années malgré l'installation, dès l'ouverture de la cimenterie en 1983, d'un filtre considéré à cette époque performant», a expliqué ce responsable. Pour mener à bien ces travaux et aux fins d'installer le nouveau filtre, la cimenterie cessera son activité de manière partielle à compter d'aujourd'hui. Cette activité reprendra vers la fin du mois de mars, selon le P-DG de cette unité. Pour éviter les perturbations dans l'approvisionnement du marché et des clients de Batna et des wilayas limitrophes, des dispositions sont prises en recourant aux réserves de l'usine et aux cimenteries de Sétif et de Constantine. En cas de besoin, le recours à l'importation sera une des solutions. Pour rappel, l'année dernière, à la demande des chantiers en cours, le gouvernement algérien a procédé à l'importation de 2 millions de tonnes de ciment pour faire face à la pression sur ce matériau et juguler la spéculation. Pour information, plus de 1,072 million de tonnes de ciment ont été produits par la Scimat en 2010, «dépassant légèrement ses capacités de production fixées à un million de tonnes et réalisant un chiffre d'affaires de 4,7 milliards de dinars, ponctué par un résultat brut de 1,3 milliard de dinars». Ces performances font ressortir que Scimat se classe première cimenterie du secteur public dans le pays. M'sila, Ouargla, Illizi, Biskra, Khenchela et Oum El Bouaghi s'approvisionnent de cette unité pour les besoins de leurs chantiers. Scimat emploie 518 travailleurs. La masse salariale pour l'année 2010 a atteint 800 millions de dinars. Des bénéfices annuels allant de 120 000 à 130 000 dinars sont versés à chaque travailleur. B. A.