Fleuron de l'industrie et de tout le secteur économique de la wilaya de Batna, la cimenterie de Aïn Touta se trouve aujourd'hui au cœur de la bataille du BTPH et des aléas qui en découlent. Même si elle porte toujours le nom de la daïra d'accueil, Aïn Touta, l'usine est implantée dans la commune de Tilatou (environ 50 km du chef-lieu de wilaya), à proximité de la RN28 reliant Batna à M'sila. Forte des certifications ISO, du label qualité de produit délivré en 2004 par le laboratoire national de normalité (LANOR), et lauréate la même année du 1er prix de la qualité, consacrant les produits au niveau national, l'usine produit trois types de ciment. Depuis son entrée en production, en 1986, la cimenterie de Tilatou a joué un rôle primordial dans le développement socioéconomique de la wilaya de Batna et même des wilayas limitrophes. Dans un souci de productivité et de performance économique, répondant aux exigences de l'heure, l'entreprise a opéré sa restructuration par rapport à son adaptation et déploiement sur le marché, et sa couverture par le ciment qui connaît actuellement une tension ayant tendance à s'éterniser en raison des spéculations et d'une demande insatiable, résultant du boom qui caractérise le secteur du BTPH en Algérie. La société qui gère la cimenterie SCIMAT, dispose, en plus de l'unité de Batna, de deux autres unités de distribution du ciment et de matériaux de construction, à savoir celles de Biskra et de Touggourt, qui fournit les wilayas du Sud. Fouettée par une demande vertigineuse, la capacité de production de la société a augmenté pour franchir le seuil du million tonnes/an durant ces trois dernières années. Hélas, cela n'a pas eu un effet notable sur la crise du ciment. L'importation à laquelle a procédé la société a eu, il faut le dire, ses résultats et le marché s'est plus ou moins régulé, il y a peu. Avouons que l'embellie a été de courte durée (période de froid aidant), car ce produit névralgique se fait en ce moment désirer et son prix a pris les cimes : 800 DA le sac pour le produit local et 700 DA pour celui importé. L'approvisionnement des chantiers se fait en dents de scie (l'arrêt technique de la cimenterie pour sa modernisation avec la rénovation des installations) d'où l'évolution au ralenti de divers chantiers. Par ailleurs, et dans l'optique d'un développement durable, efficient et créateur de richesses, ladite entreprise s'est investie dans une politique de modernisation de ses infrastructures et de protection de l'environnement immédiat et ses alentours. Elle a engagé des sommes colossales dans ce sens avec une mise à niveau et des travaux engagés dans la cimenterie qui vient de reprendre son activité, il y a quelques jours, en plus de l'installation d'un nouveau filtre ultramoderne en remplacement de l'ancien, devenu obsolète, dégageant des nuages de poussières polluantes, menaçant l'écosystème et la santé des populations des agglomérations avoisinantes.