De notre correspondant à Aïn Defla Madani Azzeddine Chaque territoire a ses particularités dans les différents domaines qui le distinguent des aux autres. Dans le langage économique, on parle de spécialisation d'une région dans certaines branches d'activité, une spécialisation dictée par plusieurs paramètres favorisant l'apparition de l'activité elle-même.La wilaya de Aïn Defla, connue pour sa vocation agricole qui fait d'elle une wilaya pilote à l'échelle nationale dans plusieurs filières de production, peut facilement favoriser l'apparition d'usines de transformation des produits agricoles. Ce genre d'activité créateur d'emplois est malheureusement peu développé, et ce, en dépit de la présence de produits susceptibles de constituer la matière première de nombreuses activités de transformation.La production abondante de pommes qu'enregistre cette wilaya chaque année est à même de faire émerger des usines de production de confiture. La conservation de la tomate ainsi que la transformation de nombreux produits, à l'instar de la pomme, des oranges et autres, pourraient également générer l'investissement dans la fabrication des différents jus et boissons. Des opportunités d'investissements en attente A Aïn Defla, nombre de citoyens sont convaincus que le développement du secteur de l'agriculture en général passe par l'accompagnement de l'investissement dans la transformation des produits agricoles, sachant que l'agriculteur n'aura plus de difficultés dans la commercialisation de sa production. Cependant, peu d'initiatives ont été prises dans ce sens par les investisseurs, lesquels se trouvent parfois devant de nombreuses contraintes liées en particulier à l'absence d'informations concernant ce créneau porteur. Pour certains observateurs, il faudrait que les pouvoirs publics proposent ce genre d'usines à l'investissement à travers des études de présentation permettant d'avoir une idée globale de la rentabilité ainsi que des avantages possibles. Autrement dit, la proposition sur plan d'investissement pour les unités de transformation. De nombreux promoteurs n'ont aucune idée du coût de l'investissement dans ce créneau ; en outre, il est aujourd'hui très rare de voir un promoteur demander à un bureau de conseil la réalisation d'une étude de faisabilité pour un projet bien déterminé. La culture de l'investissement n'est pas assez développée d'autant que peu de promoteurs optent pour le service des bureaux de conseil, lesquels disposent, pourtant, d'une bonne connaissance des opportunités d'investissement.Selon toujours les observateurs, il est temps de relancer la sensibilisation à travers l'organisation de Salons de promotion de l'investissement où les différentes directions pourraient présenter les créneaux porteurs dans leurs secteurs respectifs. La présence des bureaux de conseil est également importante dans ces salons. Le développement de l'investissement dans d'autres secteurs tels que celui de la pêche offre d'énormes possibilités de créer de nombreux postes travail, d'autant que les barrages existant dans cette wilaya permettent de développer la pêche et l'ouverture d'une usine de conditionnement. Par ailleurs, l'investissement dans la réalisation de parkings à étages dans les grandes villes de cette wilaya constitue aussi un créneau porteur, puisque de nombreux automobilistes rencontrent des difficultés de stationnement. Des créateurs d'entreprises devenus demandeurs d'emploi Certes, ces dernières années ont vu la création de plusieurs microentreprises. Cependant, ces dernières éprouvent des difficultés après l'épuisement des avantages liés à la réduction des charges fiscales et parafiscales et ce, à cause des taux appliqués. «Beaucoup de microentreprises n'arrivent pas à apurer leurs dettes auprès des services des impôts, de la CNAS et de la CASNOS», dira un jeune gérant d'entreprise pour qui il est impossible maintenant de créer des postes de travail d'autant que le spectre du déficit plane sur ces nouvelles et anciennes sociétés.Selon notre interlocuteur, les abattements fiscaux et la réduction des taux de charge appliqués actuellement au profit des petites entreprises ayant souffert de la période du terrorisme encourageraient leurs gérants à reprendre l'activité et à recruter des travailleurs. «Avec ces réductions, beaucoup de jeunes investisseurs et commerçants vont reprendre confiance, tâcheront d'éviter leurs erreurs de gestion et pourront aspirer ainsi à un avenir meilleur», précisa Samir, un jeune qui n'arrive pas à reprendre son activité ni à fermer sa société à cause de ses dettes. «Mon extrait de rôle n'est pas apuré, je ne peux donc pas participer à des soumissions, je ne peux même pas travailler pour payer mes dettes», déclare un autre jeune qui se dit très endetté après la création de sa microentreprise. Pour ce dernier, nombreuses sont les microentreprises à être dans cette situation. Toujours selon notre interlocuteur, plusieurs gérants travaillent ici et là dans l'unique but de gagner un peu d'argent et pouvoir payer, un jour, leurs dettes. «Il ne faut pas s'attendre à ce que des entreprises procèdent à la création de postes de travail alors que les charges liées à l'emploi sont très élevées», dira un autre jeune promoteur, lequel ajoute que certaines entreprises qui semblent en bonne santé financière n'assurent pas leurs travailleurs et optent pour le dispositif d'aide à l'emploi, dispositif qui, selon notre jeune promoteur, est une simple fuite en avant parce qu'il ne règle pas le problème. «Au lieu que le gouvernement accorde des sommes d'argent conséquentes pour les dispositifs d'aide à l'emploi, ne peut-il pas opter seulement pour la réduction des charges fiscales, parafiscales et effacer les dettes entre des périodes précises pour les petites entreprises et les commerçants? Ces actions sont à même d'encourager les sociétés à créer des postes de travail permanents et le gouvernement économiserait ainsi l'argent alloué à ce dispositif» suggère Mohammed, un autre gérant d'entreprise. «A voir toutes les sommes d'argent à payer aux services des Impôts et autres structures d'assurance et de retraites, on croit qu'ils sont associés avec nous. Les taux sont très élevés», dira un autre gérant de société avant d'ajouter que l'amnistie fiscale n'a pas été appliquée dans le pays depuis plusieurs années, son application dans ces circonstances est plus que nécessaire, d'autant qu'elle permettra de donner un nouveau souffle aux entreprises.Entre autres secteurs, le tourisme reste un bon créateur d'emploi. La réalisation de parcs d'attractions dans la wilaya de Aïn Defla permettrait aussi de créer des postes de travail. Dans ce cadre, les services concernés par ce secteur sont mobilisés pour développer encore plus l'investissement dans l'hôtellerie et les stations thermales.En somme, la création d'emplois exige, outre l'investissement dans plusieurs créneaux porteurs, la mise en place de dispositions pour aider les sociétés, les microentreprises et les petits commerçants en difficulté et endettés afin qu'ils puissent rebondir, reprendre le chemin de la productivité et créer ainsi de la richesse à travers le renforcement de leurs personnels.