Le président centrafricain Bozizé obtient une majorité contestée Le chef de l'Etat centrafricain, François Bozizé, a remporté la majorité des voix au scrutin présidentiel du 23 janvier dernier, mais ses adversaires ont rapidement qualifié ce résultat provisoire de frauduleux. Porté au pouvoir par un coup de force en 2003, Bozizé a obtenu 66% des suffrages exprimés, ce qui lui permet d'envisager un nouveau mandat de cinq ans sans second tour de scrutin. D'autres candidats ont dénoncé des irrégularités en accusant l'organe électoral de parti pris en faveur de Bozizé. «Nous venons de subir un second coup d'Etat après celui du 15 mars 2003», a déclaré l'ancien président Ange Félix Patassé, arrivé en deuxième position avec 20% des suffrages. Martin Ziguélé, ex-Premier ministre de Patassé, s'inscrit en troisième position avec un peu plus de six pour cent des voix. L'opposition avait retiré ses représentants de la commission électorale la semaine dernière, des résultats préliminaires ayant fait apparaître Bozizé en tête. La République centrafricaine recèle d'importantes quantités d'uranium, d'or et de diamants, mais l'instabilité et l'isolement y découragent les investisseurs. Outre des groupes rebelles autochtones, les insurgés de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA), arrivés d'Ouganda il y a plusieurs années, terrorisent les populations civiles. Des Casques bleus déployés dans le Nord s'en sont retirés l'an dernier, mais une force de paix régionale reste en place dans le pays afin de soutenir l'armée gouvernementale. Les Biélorusses vont chasser Loukachenko, estime Varsovie Le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, s'accroche au pouvoir contre la volonté de son peuple, comme le font certains dirigeants arabes, mais il finira lui aussi par être contraint à la fuite, a déclaré hier le ministre polonais des Affaires étrangères. S'exprimant lors d'une réunion publique destinée à lever des fonds en faveur des partisans de la démocratie en Biélorussie voisine, Radoslaw Sikorski a comparé la situation biélorusse avec celles de l'Egypte et de la Tunisie. «Président Loukachenko, vous êtes en train de perdre [le pouvoir]», a-t-il dit. «Tôt ou tard, vous serez forcé de fuir votre propre pays, chassé par votre propre peuple, pour aller demander asile à un autre pays.» «A Minsk aussi, il va falloir qu'un avion se tienne prêt à décoller rapidement et à tout moment», a ajouté le chef de la diplomatie polonaise dans une allusion claire à la fuite du président tunisien. L'Union européenne et les Etats-Unis ont adopté, lundi dernier, de nouvelles sanctions à l'encontre de la Biélorussie pour dénoncer la répression de manifestations contre les conditions de la réélection d'Alexandre Loukachenko à la Présidence. Le scrutin du 19 décembre a été jugé frauduleux par les observateurs internationaux comme par l'opposition.