Photo : S. Zoheir De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Alors que les prix des produits alimentaires suscitent des interrogations auprès des consommateurs, les pouvoirs publics et les responsables du secteur agricole sont préoccupés par la mise en place de mécanismes permettant une exploitation efficace des potentialités et des infrastructures agricoles et hydrauliques au niveau de la wilaya, dans le but d'augmenter la production des différentes filières agricoles, notamment les cultures maraîchères, dont la pomme de terre, qui suscitent ces derniers temps l'inquiétude des consommateurs à cause de la flambée de leurs prix sur le marché. En effet, deux ans après la mise en œuvre des contrats de performance dans les différentes filières agricoles de la wilaya de Bouira, le secteur enregistre un accroissement de la production, qui a doublé dans certaines filières, au moment où la voie est largement balisée pour l'investissement. Selon les responsables, la filière maraîchage, notamment la culture de la pomme de terre qui a atteint 1,5 million de tonnes cette année, fait partie des créneaux à haute valeur ajoutée susceptibles d'attirer l'investissement. Sur un autre plan, les responsables pensent qu'en plus de l'encouragement de l'investissement dans la filière pomme de terre, par la création d'unités de stockage et de transformation de ce produit, les agriculteurs bénéficient d'une incitation pour les encourager à élargir les surfaces destinées à cette culture, sans se soucier de la destination d'un éventuel surplus de production. Sur le plan des chiffres, la wilaya présente trois zones de potentialités : les régions montagneuses situées au nord à prédominance arboricole, qui occupe 30% de la superficie agricole totale ; les plaines au centre de la wilaya à prédominance cultures maraîchères et élevage laitier, qui s'étendent sur une superficie de près de 40% de la superficie agricole utile et, enfin, la zone agropastorale au sud destinée à l'élevage ovin. Bouira est considérée, dans les discours officiels, comme une wilaya qui peut réussir son autosuffisance en produits agricoles et développer ses ressources dans les autres domaines. Par ailleurs, le secteur agricole est constitué de 455 exploitations agricoles collectives (EAC), de 473 exploitations agricoles individuelles (EAI) et de 6 fermes-pilotes, alors que les exploitations privées sont estimées à 28 224, représentant près de 139 017 ha de terres exploitées par le privé, soit une proportion de 73% de la superficie agricole utile totale de la wilaya qui est de 190 152 ha. Pour les infrastructures hydrauliques, la wilaya a bénéficié de plusieurs projets pour le développement de ses ressources hydriques, dont deux barrages : Tilesdit dans la localité de Bechloul, d'une capacité de 167 millions de m3, et Oued-Lakhel à l'ouest, pour 30 millions de m3. Le troisième barrage, Koudiet Asserdoun, d'une capacité de 640 millions de m3, est en voie d'achèvement dans la région de Lakhdaria. Il existe également, selon les chiffres fournis l'an dernier, plus de trente retenues collinaires pour un volume de 3 millions de m3, 4 201 puits, dont le débit est estimé à 6 408 litres par seconde et 280 forages pour un débit de 1 285 litres par seconde, d'où une grande disponibilité en ressources hydriques destinées à l'irrigation des cultures. Par ailleurs, la filière maraîchage a vu la mise en place de dispositifs supplémentaires tels que le Système de régulation des produits agricoles de large consommation (Syrpalac), qui a été satisfaisant pour les producteurs. Ces derniers attendent la mise en place du Syrpalac III, après la réussite des deux précédents qui ont redonné de l'espoir aux maraîchers de la wilaya de Bouira au cours de la précédente campagne. De son côté, la wilaya, afin de combattre la hausse des prix de ce tubercule au niveau du marché local, a octroyé aux producteurs de pomme de terre des stands au niveau des marchés couverts pour écouler leurs marchandises à un prix raisonnable. Selon les producteurs, le retard mis dans le lancement du Syrpalac III par les responsables de Proda risque de porter préjudice à leur activité.