Malgré son interdiction par la wilaya d'Alger et la défection de certains partis politiques, syndicats et associations, la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) maintient la marche prévue aujourd'hui et se dit plus que jamais décidée à manifester pour «un changement du système» en Algérie. Ainsi, rien ne semble atténuer la détermination des initiateurs de cette marche qui maintiennent «l'appel à cette manifestation et ce, en dépit des nombreuses défections enregistrées au sein de leurs rangs». Parmi les partis politiques qui avaient participé à la première réunion des initiateurs de la marche, seul le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a affirmé son soutien à la marche. Ce qui n'est pas le cas du Front des forces socialistes (FFS) et de l'association Rassemblement action jeunesse (RAJ), qui y étaient initialement favorables mais qui ont finalement décidé de ne pas s'associer à une telle démarche. De son côté, le Parti socialiste des travailleurs (PST), qui s'est opposé à la marche, a dénoncé ce qu'il a qualifié de «surenchère verbale et le radicalisme sans contenu, non compatibles avec [...] les tâches s'imposant à ceux qui aspirent vraiment au changement radical». Selon ce parti, «les luttes des travailleurs et des jeunes doivent être plutôt portées contre la précarité généralisé par le libéralisme». Quant au Mouvement de la société pour la paix (MSP), il a réaffirmé sa position de ne pas participer à cette marche et de «ne pas assumer les initiatives individuelles», précisant toutefois qu'il respectait «le droit des forces politiques et sociales à s'exprimer par tous les moyens civilisés dont les marches pacifiques loin de toute atteinte à l'ordre public». Ce parti a saisi l'occasion pour appeler le gouvernement «à lancer des réformes politiques et socio-économiques sérieuses et profondes à même de répondre aux aspirations des différentes forces sociales et politiques». Par ailleurs, le Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap), aile Felfoul, s'est démarqué de la marche et s'est dit «non concerné» par une telle démarche. Il a qualifié l'information donnée par certains médias au sujet de sa participation à la marche du 12 février de «nulle et non avenue», allusion faite à l'aile Malawi qui avait annoncé qu'elle prenait part à la marche. Selon le Snapap, M. Belgacem Felfoul est «seul habilité à parler au nom de l'organisation», rappelant sa réélection en qualité de secrétaire général lors du 6e congrès du juillet 2010. Au moment où la CNCD est plus que jamais mobilisée pour la marche d'aujourd'hui, qui doit partir de la place du 1er Mai (place de la Concorde civile) et se diriger vers la place des Martyrs, les autorités ont déployé d'importants dispositifs de sécurité et notamment des convois de fourgons antiémeute à Alger. A. B.