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L'association des magistrats arbitrairement révoqués dénonce le syndicat national Après les accusations portées à l'encontre de l'inspecteur général de la justice
De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar La constitution d'une association des magistrats arbitrairement révoqués, et dont la Tribune s'est fait l'écho la semaine dernière, semble avoir mis le feu aux poudres au sein du Syndicat national des magistrats (CSM) et de l'appareil de la justice. En réaction, le syndicat est sorti de sa réserve pour fustiger ce qu'il est convenu d'appeler «l'affaire de l'inspecteur général de la justice». La sortie médiatique du syndicat des magistrats quelques jours après l'annonce des magistrats révoqués sonne comme un subterfuge pour ces derniers qui ont longtemps été forcés à une longue traversée du désert. D'un ton désabusé, les magistrats offensés et touchés dans leur dignité et leur amour-propre ont rendu public un nouveau communiqué dans lequel ils entendent apporter certaines précisions au sujet de l'annonce du CSM. «Depuis plus de 10 années, cet inspecteur a brillé par un comportement visant essentiellement à la déliquescence du corps de la justice, puisque plusieurs dizaines de magistrats ont été révoqués sur la base de faits sciemment surdimensionnés… pour saborder et faire croire qu'il s'agit d'une opération d'assainissement et de mains propres dans la justice». Les auteurs du communiqué s'interrogent sur l'absence de réaction en temps opportun du syndicat et l'opportunité d'une telle annonce en ce moment précis. Le syndicat «aurait pu éviter les déboires de ces magistrats qui comptent parmi les meilleurs dans le pays», lit-on encore dans le communiqué. «Le syndicat ne s'est jamais manifesté, par une quelconque action, pour s'enquérir au minimum de la situation de ces magistrats, même lorsque le conseil de discipline siégeait au ministère de la Justice au lieu de la Cour suprême», note le communiqué qui accuse le syndicat d'avoir «accentué l'ampleur de ces dérives», à travers «l'inertie totale dans la défense des droits élémentaires de ces magistrats».S'interrogeant sur ce «retard flagrant de la prise en charge des doléances et des problèmes des magistrats arbitrairement révoqués», les auteurs du communiqué estiment qu'il y a «une tentative de récupération des doléances transmises au pouvoir exécutif et mises sur la place publique par les magistrats injustement écartés».Ironie du sort, cette affaire lève le voile sur une situation d'injustice dont ces magistrats ont fait l'objet. «Ce même inspecteur qui a été chargée de mon cas, ne m'a jamais entendu ou pris le soin de consulter mon dossier. Il a obéi à des injonctions tout simplement et il a pris la décision de me révoquer sans appel aucun. Je suis un homme de loi, j'ai consacré 20 années de ma vie à la promotion de la justice et la défense des droits. Une telle injustice me fait mal au plus profond de mon être et c'est insupportable pour un magistrat qui a appris les lois à la bonne école», déclarera l'ancien président du tribunal d'Es Sénia, Mohamed Bekhtaoui.