Synthèse de Sihem Ammour Dans le cadre d'un programme de réhabilitation des salles de cinéma de la commune de Sidi M'hamed (Alger-centre), la mythique salle Afrique, de 1 500 places, rouvrira ses portes au public l'été prochain après des travaux de rénovation qui auront coûté à la commune la coquette somme de 17 milliards de centimes. Cette opération s'inscrit dans le cadre de la récupération des salles de cinéma dont la gestion sera confiée, après rénovation, aux communes afin d'encourager la distribution de la production cinématographique et de redonner aux cinéphiles algérois le goût de renouer avec la magie des projections sur grand écran. C'est dans cet esprit que la commune d'Alger-centre lancera prochainement les travaux de réhabilitation de la salle l'Ouarsenis (ex-Le Français), propriété de la commune depuis 2008. Cette structure souffrait de réseaux d'assainissement défectueux. Des travaux de réhabilitation sont également en cours au niveau de la salle Al-Razi (Caméra) qui comprend au rez-de-chaussée un espace pour enfants et qui devra servir de projet pilote de projections régulières en faveur des plus jeunes. Quant à la salle Alfred de Musset, elle fait l'objet de réhabilitation technique après un ralentissement des travaux de réfection. Pour rappel, la commune de Sidi M'hamed avait décidé en 2003 de récupérer les cinq salles relevant de sa circonscription : Sierra Maestra, Afrique, Ouarsenis, Al-Razi, Alfred de Musset et Al-Nahda (ex-Mondial).La plupart de ces salles, vétustes, ont été fermées en raison de contentieux de propriété, de problèmes de gestion et de détournement de vocation.Dès leur récupération, l'APC a entamé des travaux de restauration. La première salle réceptionnée est celle de Sierra Maestra. Pour leur gestion, la commune de Sidi M'hamed a récemment contribué à la création de l'établissement «Founoun Sidi M'hamed», dont le conseil d'administration est composé d'associations, de personnalités du monde de la culture, de deux élus, du secrétaire général et du président de l'APC. Cet établissement tente tant bien que mal de redonner à la salle Sierra Maestra son lustre d'antan. Hélas, plus d'une année après sa réouverture, elle n'arrive toujours pas à reconquérir le cœur des cinéphiles qui se font rares sur les lieux sauf à certaines occasions comme les projections en avant-première ou thématiques. Certes, l'ambition de faire de ce lieu un véritable pôle culturel à travers l'organisation de soirées musicales est louable, mais n'est-ce pas aussi une manière de détourner de sa vocation première cette mythique salle de cinéma qui avait accueilli lors de ces années de gloire les affiches de grandes productions cinématographiques. Au moment où l'on parle de la relance du 7e art et de l'assainissement de ce secteur à travers notamment le vote de la nouvelle loi sur le cinéma, dont un article a été ajouté, à l'initiative des députés, pour permettre au ministère de la Culture de fournir un appui juridique à l'entreprise de récupération des salles de cinéma relevant des collectivités locales et de les réhabiliter, le véritable challenge à relever par les communes est d'impliquer tous ceux qui activent de loin ou de près dans ce secteur. Car, il ne s'agit pas seulement de réhabiliter les lieux de projection, ce qui est colossal, mais de reconquérir les cinéphiles par un travail quotidien de proximité.