La prise en charge des travaux de rénovation des salles de cinéma, qui vient d'être annoncée par les services de la direction de la culture, a mis du baume au cœur des hommes de culture et, plus particulièrement, aux nombreux cinéphiles et amateurs du septième art. La nouvelle a de quoi réjouir si l'on sait que le nombre de salles de cinéma n'a cessé de se rétrécir comme une peau de chagrin, et que celles encore en exploitation n'ont de cesse de subir des détériorations de toutes sortes, du fait du détournement de leur vocation première, souvent à des fins bassement mercantiles. Parmi les cinq salles que compte la wilaya, seules deux d'entre elles sont restées ouvertes au public. L'exploitation a été confiée à des privés qui en ont fait des espaces de projection de vidéo et qui, dans de nombreux cas, n'hésitaient pas à les louer pour les célébrations des fêtes de mariage ou de circoncision. La situation est plus dramatique lorsqu'on évoque les salles de cinéma qui existaient au chef-lieu depuis que l'une d'elles a été entièrement consumée par le feu au cours de la décennie noire et dont le site a été proposé à la vente pour la réalisation d'un parking, alors que la deuxième est depuis quelques années un endroit de transit pour des familles ayant fui le terrorisme et qui s'y entassent toujours en attendant des jours meilleurs, tandis que la troisième, pour des raisons inexpliquées, est fermée jusqu'à ce jour. Cette situation qui perdure depuis presque une vingtaine d'années n'est pas sans susciter l'inquiétude face aux manœuvres des prédateurs de tout acabit dont la convoitise à propos de l'immobilier public est sans limites. L'annonce de l'octroi de moyens financiers, qui s'inscrit dans le cadre de la nouvelle stratégie de l'Etat en vue de prendre les choses en main et récupérer un patrimoine en perdition, aura pour effet immédiat de permettre la sauvegarde des salles de cinéma afin de leur redonner vie et ainsi de nouvelles possibilités aux finances des communes intéressées. Pour ce faire, il a été prévu une dotation de 4 milliards de centimes pour le financement d'une opération portant étude de rénovation des salles de cinéma de Berrouaghia et de Ksar El Boukhari au titre du programme annuel 2011, a-t-on appris auprès de la direction de la culture de Médéa. La même source a indiqué que les opérations d'études concernant les autres salles se fera au cours des prochaines tranches du programme quinquennal en cours, en sus des dotations allouées pour la réalisation de nouvelles infrastructures culturelles dont des théâtres et des musées.