Les commentaires des responsables de l'Union européenne et des Etats-Unis d'Amérique expriment des satisfecit à la décision prise par le Conseil des ministres de lever l'état d'urgence au moment où le «Patriot Act» et «Vigipirate» sont maintenus respectivement aux Etats-Unis et en France.Parmi les lapalissades des diplomaties occidentales, on peut noter que «chaque pays est différent», que «chaque situation est différente» et que «la démocratie doit être la règle et la société civile doit jouer un rôle important».Pourtant, ces dernières ne cessent de donner des ordres aux régimes en place depuis plusieurs années. Elles s'accommodent des régimes qui sont leurs alliés et s'offusquent du comportement des mêmes dirigeants dès que le peuple donne de la voix. Cette performance des diplomaties occidentales laisse pantois bien des observateurs.Il ne s'agit pas de joindre une voix supplémentaire aux partis de l'Alliance présidentielle et du Parti des travailleurs. Mais le constat est là ! Les puissances occidentales ont tendance à vouloir maintenir leur hégémonie sur des pays qui ne rêvent que de développement et de libertés. Un responsable américain a indiqué que les relations entre son pays et l'Algérie «ont toujours été basées sur les intérêts et le respect mutuels», ajoutant que «nos relations bilatérales se sont renforcées et développées ces dernières années dans de nombreux domaines». De lapalissade en lapalissade, la Tunisie et l'Egypte se retrouvent dans des situations différentes, mais qui mèneront à terme à ce qu'a vécu l'Algérie dans les années 1990, le terrorisme en moins. Une situation anarchique et un affaiblissement économique qui mettront ces peuples et ces économies dans des situations de paupérisation et de perte de libertés liées à la reprise en main par les forces de l'ordre de la situation sécuritaire. Il est évident que les révolutions faites çà et là ont toutes débouché sur la prise du pouvoir, directement ou indirectement, par les forces militaires, seules garantes de la stabilité et de la sécurité.Le soutien tardif et soudain des puissances occidentales à la démocratisation survient après qu'elles se sont accommodées de régimes autocratiques sous prétexte d'une montée de l'islamisme. Au XXIe siècle, les puissances occidentales s'accommoderont de régimes islamistes pourvu que les formes démocratiques soient de mise.Si les révolutions égyptienne et tunisienne signent le glas d'un mode de gestion de la société, l'avenir reste trouble pour les pays de la région. En l'état actuel des choses, personne ne peut prédire de quoi sera fait demain pour les populations qui ont lancé à la face du monde leur soif de liberté.Si les peuples mènent des révolutions pour plus d'égalité dans leurs pays et que les puissances occidentales les soutiennent, cela pourrait être une bonne chose du point de vue de la morale. Mais cette dernière veut aussi que l'on ne gère pas le monde du XXIe siècle sur la base d'équilibres nés au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et avant l'indépendance de pays représentant le quart de la population mondiale.Nous ne pouvons qu'applaudir à plus de démocratie dans les pays de la région en attendant de pouvoir applaudir à une réelle démocratie au niveau de l'Organisation des Nations unies. A. E.