Les Etats-Unis et le Parlement européen ont promptement et positivement réagi à l'annonce faite jeudi par le président de la République de lever l'état d'urgence «dans un proche avenir». La décision a été qualifiée de «développement positif» par les députés européens. Le président du Parlement européen a indiqué qu'il avait accueilli «favorablement» l'annonce du chef de l'Etat concernant la levée prochaine de l'état d'urgence. «Ceci est un développement positif (...) et une première étape répondant aux aspirations des Algériens», a-t-il déclaré dans un communiqué rendu public vendredi. Jerzy Buzek venait de réagir à l'annonce faite la veille par Abdelaziz Bouteflika. Il faut souligner que l'intervention du président de la République a mis un terme à des supputations et des déclarations contradictoires. Abdelaziz Bouteflika a tranché au cours d'un Conseil des ministres qu'il avait présidé jeudi et où de nombreuses décisions ont été prises. Le gouvernement a été destinataire d'orientations pour leur mise en oeuvre. «Aussi, pour mettre un terme à toute polémique infondée sur cette question, je charge le gouvernement à s'atteler, sans délai, à l'élaboration de textes appropriés qui permettront à l'Etat de poursuivre la lutte antiterroriste jusqu'à son aboutissement, avec la même efficacité et toujours dans le cadre de la loi», avait indiqué le premier magistrat du pays au cours de ce Conseil des ministres. Washington n'a pas tardé à réagir, saluant la décision prise par le chef de l'Etat tout en la qualifiant «d'avancée positive». Dans sa conférence de presse quotidienne, le porte-parole du département d'Etat américain. Philipp Crowley, a souligné que les Etats-Unis étaient «encouragés» par une telle décision. Le diplomate américain a estimé que la disposition prise par l'Algérie est «importante» et exprime «une dynamique émergente dans la région pour répondre aux demandes des peuples». L'instauration de l'état d'urgence a été décidée «pour les seuls besoins de la lutte antiterroriste, et c'est cette raison uniquement qui en a dicté le maintien sur une base légale». Cette disposition a, en effet, permis de mener une lutte efficace et implacable contre un terrorisme aveugle qui a mis à feu et à sang l'Algérie pendant plus d'une décennie. Une expérience en la matière acquise au prix du sang versé autant par les citoyens algériens que par les forces de sécurité. Elle est devenue un exemple pour les Américains et les pays occidentaux constamment exposés à des menaces terroristes. L'état d'urgence «n'a, à aucun moment, entravé une activité politique pluraliste des plus riches, ni contrarié le déroulement de campagnes électorales intenses, de l'avis même des observateurs qui les ont suivies», a tenu à préciser le président de la République. Considéré comme une mesure sans impact sur la société, l'état d'urgence a eu de nombreux pourfendeurs parmi les partis politiques. Sa levée décidée par le chef de l'Etat devrait l'évacuer des débats.