Alors que le ministère de l'éducation nationale a appelé, dimanche dernier, au dialogue et à l'apaisement, la Coordination intersyndicale a répondu en observant un sit-in, hier, devant le siège de la tutelle. Il est 12h50. Des centaines de protestataires commencent à affluer des quatre coins du pays vers le lieu du sit-in. Les uns brandissent des banderoles sur lesquelles sont inscrites leurs principales revendications, alors que d'autres scandent, à tue-tête, des slogans dénonçant le mépris des pouvoirs publics. Objectif des représentants syndicaux : réitérer leurs doléances socioprofessionnelles et exiger l'ouverture de négociations “sérieuses” avec la tutelle. Un important dispositif policier attendait les manifestants. Il leur bloquait le chemin menant au siège du ministère de l'Education nationale. Une demi-heure plus tard, les éléments de la Sûreté nationale ont dispersé les manifestants et arrêté quatre enseignants dont Redouane Osmane, représentant du Conseil des lycées d'Alger (CLA). Les protestataires se sont rassemblés alors au niveau de lycée Bouamama à El-Mouradia, et ils ont refusé de quitter les lieux jusqu'à ce que leurs collègues soient relâchés. “Nous ne quitterons pas les lieux sans nos collègues” ont-ils vociféré. “C'est inconcevable de traiter les enseignants de la sorte. C'est ainsi que le ministre espère résoudre les problèmes de son secteur ?” s'indigne M. Bakouche, responsable du Satef de Béjaïa. Les enseignants grévistes, rencontrés sur place, se disent “désabusés”. Ils ne voient toujours pas le bout du tunnel. “Les rencontres engagées avec la tutelle n'étaient finalement qu'une manœuvre qui visait un gain du temps jusqu'à la fin de l'année”, a déclaré M. Lemdani, chargé de communication du Cnapest. Il persiste à croire que leurs revendications ne peuvent aboutir qu'à l'issue d'un dialogue “crédible” sur les points contenus dans la plate-forme de revendications. “Nous voulons négocier nos revendications avec notre tutelle. Nous en avons mare d'attendre une tripartite qui n'arrive pas” déclare M. Sadaoui, responsable du syndicat du Satef. Il a expliqué, par ailleurs, que si leurs réclamations ne sont pas prises en charge à la fin de l'année, elles seront compromises. Le ministère de l'éducation nationale a justement montré une certaine prédisposition à adhérer à cette option. Il a appelé, avant-hier, au dialogue et à l'apaisement des esprits. Nabila A.