De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani Hier matin, les ouvriers de l'unité Tuberie sans soudure, communément appelée TSS, au niveau du complexe sidérurgique ont entamé une grève générale qu'ils disent illimitée jusqu'à satisfaction de leurs revendications. Ils exigent le départ du directeur général Carlos Bronco, en poste depuis une année, l'application de l'accord dit de «l'échelon de mérite», la clarification de la situation de l'unité du fait de l'absence d'un plan de charge et son rattachement à ArcelorMittal Annaba. Le syndicat, qui mène cette action de protestation, a lancé le mot d'ordre de grève suite au refus du directeur général de procéder comme convenu à l'application des accords passés entre la direction et les représentants des travailleurs. Le manque de visibilité quant à l'avenir de cette unité qui, depuis plus d'une année, n'a plus de commandes a provoqué un vent de panique parmi les travailleurs qui craignent pour leur emploi. Sur cette question précise, le syndicat explique la situation par le fait que le produit fabriqué par cette unité est exclusivement destiné au secteur des hydrocarbures et les commandes étaient passées par la Sonatrach. Une loi obligeait cette dernière entreprise à préférer le produit national à celui importé, donc l'unité n'avait pas d'inquiétude à ce sujet. Mais dès que la TSS a été privatisée à hauteur de 70%, donc dépendant d'un investissement privé étranger, la Sonatrach n'est plus tenue de passer ses commandes auprès de l'unité. Cette dernière «préfère s'adresser aux importateurs qui ramènent un produit de mauvaise qualité de la Chine et d'autres pays au détriment du produit local de haute qualité et certifié. Donc du jour au lendemain, la TSS s'est retrouvée sans plan de charge et tournant à vide, ce qui menace nos emplois», poursuit le représentant des travailleurs.Aujourd'hui, au niveau de l'usine, les travailleurs qui ne touchent plus la prime de production, qui représente le tiers de leurs salaires, sont affectés à des travaux courants relevant de l'entretien et de la maintenance, sans plus. Selon le syndicat, les travailleurs sont déterminés à aller jusqu'au bout pour que leurs revendications soient satisfaites. «Nous allons attendre jusqu'à demain, poursuit le syndicaliste ; si d'ici là, le problème n'est pas réglé, nous allons bloquer l'accès du complexe sidérurgique. Et si là encore rien n'est fait, nous allons organiser une marche jusqu'au siège de la wilaya où nous demanderons aux autorités locales d'intervenir pour sauver les 400 emplois de cette unité.»