Photo : S. Zoheïr Par Badiaa Amarni Les enjeux de l'eau sont importants de par le monde. La crise mondiale de l'eau et de l'environnement s'amplifiera dans les années à venir, selon les prévisions des experts qui ont établi une augmentation sensible du déficit en eau et une dégradation accrue de l'environnement, car la population mondiale a triplé au cours du XXe siècle et les besoins en eau ont sextuplé.En Algérie, également, le nombre de la population a augmenté et, avec, ses besoins en ce précieux liquide vital. D'où la mise en place d'un programme ambitieux dans le domaine des ressources en eau pour contrecarrer tout déficit. L'eau et l'environnement sont donc devenus une préoccupation prioritaire de développement durable en Algérie. Pour cette raison, l'Ecole nationale supérieure d'hydraulique consacre une partie importante de ses activités scientifiques à la prise en charge de ces questions.Le 4e Colloque international sur les ressources en eau et le développement durable, organisé par ses soins et qui a ouvert ses portes hier, va justement traiter de tous les sujets portant sur la mobilisation, l'amélioration de la distribution et de l'utilisation de la ressource hydrique, de même que sur la protection et à la préservation de l'environnement. La question de l'introduction des technologies de dessalement de l'eau de mer, qui constitue une piste d'avenir importante capable de réduire significativement la dépendance des besoins en eau des aléas climatiques, se taillera aussi une place privilégiée dans les travaux et les débats de cette rencontre de deux jours à laquelle prennent part une centaine d'experts venus de 22 pays et une centaine d'experts nationaux. L'ensemble de ces participants au colloque échangeront leurs expériences dans le domaine des ressources en eau. Les recommandations qui en découleront contribueront à assister les décideurs pour inverser les tendances et garantir un avenir meilleur à nos ressources naturelles. A l'ouverture des travaux, le directeur de l'ENHS et président du colloque, M. Mohamed Saïd Benhafid, en rappelant tous ces enjeux de l'eau auxquels est confrontée l'Algérie, a indiqué que le sixième de la population mondiale n'a pas accès à l'eau, le tiers n'est pas relié à des systèmes d'assainissement et sept millions de personnes meurent chaque année de maladies transmises par l'eau. Ceci en plus de la disparition de 50% des zones humides durant le XXe siècle.En Algérie, selon M. Benhafid, «l'eau est une ressource rare, fragile et inégalement répartie sur les différentes zones composant le territoire. La demande en eau est continuellement en augmentation». «Des pénuries d'eau conjoncturelles ou structurelles, poursuit-il, sont constatées. Aux tensions liées à la ressource en eau s'ajoutent les dégradations de l'écosystème et de la biodiversité causées par l'intervention anthropique et amplifiées par les déficits hydriques.» Lors de son intervention, le représentant du ministre de l'Agriculture et du Développement rural a déclaré que l'eau a un double rôle dans ce secteur. Elle représente un intrant principal dans l'agriculture, mais celle-ci la subit aussi en tant que phénomène d'érosion du sol. «C'est pourquoi notre intérêt est double par rapport au savoir détenu par l'Ecole nationale supérieure d'hydraulique pionnière au niveau national et africain», dira M. Azib Mekhlouf. Et d'ajouter que «le produit de formation de cet établissement est reconnu et le secteur de l'agriculture exploite les recommandations émises en ce qui concerne l'amélioration de l'irrigation, le drainage, etc.» Le représentant du ministère de l'Agriculture rappelle que «la surface agricole irriguée est estimée à 900 000 hectares. Elle sera portée à 1,6 million d'hectares en 2014». «Pour atteindre les 700 000 autres hectares irrigués en 2014, nous avons besoin d'être accompagnés par le savoir-faire de l'ENHS», conclut-il.Il faut savoir que près d'une centaine de communications seront présentées durant ce colloque.