Plus d'une centaine d'hommes armés ont mené une série d'attaques entre dimanche et hier contre plusieurs institutions de l'Etat en République démocratique du Congo, dont une des résidences du président Joseph Kabila, ont rapporté les médias locaux et les agences de presse. En dehors de la résidence du Président et du camp militaire de Kokolo, d'autres sites tels que le siège de la radio et de la télévision nationales (RTNC) ont subi des attaques qui ont pu être repoussés, ont ajouté les médias congolais. «Nous savons aussi que beaucoup d'autres sites, dont la RTNC (radio télévision nationale)… ont été ciblés […]. On a pu mettre la main sur la plupart des gens qui ont été déployés pour s'attaquer à ces différents sites», a déclaré Lambert Mende, porte-parole du gouvernement, lors d'une conférence de presse. Une dizaine d'assaillants ont été tués par la Garde républicaine qui a enregistré un mort de son côté. Dans la capitale Kinshasa, au moins une trentaine de personnes ont déjà été arrêtées par les autorités. Toutefois, aucune information n'a encore filtré sur le lieu où se trouvait M. Kabila au moment de l'attaque de sa résidence. La série d'attaques organisées dans le courant de cette semaine n'a pas été revendiquée mais M. Mende l'a qualifiée d'acte terroriste destiné à faire peur aux Congolais à l'approche de la présidentielle prévue fin novembre 2011. Elu en 2006, le président Joseph Kabila compte s'y représenter pour un second mandat. «L'axe terroriste avec ses appuis politiques et logistiques internes et externes est désormais sous surveillance», a-t-il dit. Les autorités accusent indirectement des partis de l'opposition qui, eux, sont concentrés sur la prochaine présidentielle. Mais des membres de l'opposition, même des chercheurs universitaires congolais établis à l'étranger, affirment ouvertement qu'il s'agit d'un coup de bluff de l'entourage du Président pour ternir l'image de l'opposition. Beaucoup de questions restent en fait en suspens, notamment sur les instigateurs et le mobile de ces attaques qui interviennent à un moment crucial de la vie politique congolaise, troublée par rebelles de l'Armée de résistance du seigneur (LRA) dans le Nord. Le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) a encore averti hier de la dégradation de la situation dans le Nord après la vague d'attaques de la LRA qui a fait plusieurs dizaines de morts. Le HCR a enregistré aussi la disparition d'une centaine d'enfants qui seraient enlevés par les membres du LRA pour en faire des soldats. L. M.