Les combats entre rebelles, dans la partie sud du Soudan, occasionnent de plus en plus de pertes. Environ 40 soldats de l'armée sudiste y auraient été tués lors de violents combats avec des rebelles. Ces combats ont commencé lundi dans la région de Fangak, dans le nord de l'Etat de Jonglei. Ils opposent les forces de la région semi-autonome sudiste au groupe d'un chef local, le général George Athor. Ce dernier est entré officiellement en rébellion après avoir perdu les élections pour le poste de gouverneur dans l'Etat de Jonglei. A la tête de son groupe, Athor mène des attaques contre les positions de l'armée populaire de libération du Soudan (SPLA), les ex-rebelles, aujourd'hui, à la tête de l'armée de la région semi-autonome du Sud. D'un autre côté, les combats entre tribus rivales dans la région d'Abyei, zone revendiquée conjointement par le Nord et le Sud, sont devenus monnaie courante. Et les violences sont devenues davantage meurtrières depuis que les Sud-Soudanais ont voté à la quasi-unanimité pour l'indépendance, en janvier. Durant la longue et sanglante guerre civile, qui a opposé le Nord au Sud, la région d'Abyei a été un centre d'affrontements. Jusqu'à l'accord de paix de 2005 qui prévoyait deux référendums. Le premier portait sur la sécession du Sud, dont la proclamation officielle est prévue pour le 9 juillet, le second visait à déterminer si les habitants d'Abyei se rallieraient au Nord ou au Sud. Mais le scrutin d'Abyei n'a jamais pu se tenir en raison de querelles diverses, entre autres, la composition de l'électorat et la complexité du tissu ethnique. Les Dinka Ngok sont opposés aux nomades misseriyas d'Abyei, attachés au Nord. Les autorités du Nord comme du Sud se sont pourtant engagées à mettre au point un règlement politique, et les deux tribus avaient conclu, fin janvier, un accord pour dépasser le statu quo. L'administrateur de la région, Deng Arop Kuol, de l'ethnie Dinka Ngok, accuse toujours des Meissiriyas d'attaques récurrentes, «soutenus par une milice gouvernementale». De leur côté, les Meissiriyas reprochent à l'armée sud-soudanaise d'avoir ouvert les hostilités en attaquant un camp de nomades dans le nord de la région. Pour sa part, la partie neutre dans la région, c'est-à-dire les casques bleus de l'ONU, confirme les attaques des Meissiriyas contre un commissariat de police, tuant sept personnes. Dans un climat de guerre larvée, il est difficile de situer les responsabilités. Les deux armées régulières ainsi que le Parti du congrès national, au pouvoir à Khartoum, démentant régulièrement toute implication dans ces combats meurtriers. M. B.