Au début de ce mois, un avis d'opposition, passé presque inaperçu, a été rendu public par voie de placard publicitaire par le Crédit populaire d'Algérie (CPA) (voir la Tribune du 8/5/2008/ANEP), s'opposant à toute transaction globale ou partielle (vente, location, donation d'immeubles et/ou de fonds de commerce), sur les biens cités dans l'avis. Il s'agit de constructions à usage touristique, d'une unité de production et d'immeubles ayant fait l'objet de saisies par la justice. Leur dénominateur commun, ils appartiennent tous à l'homme d'affaires Messaoud Hadji. Ces biens, selon cet avis, concernent des constructions à usage touristique, propriétés de la Société civile immobilière (SCIT) gérée par M. Messaoud Hadji, situés dans la commune de Staouéli, wilaya d'Alger, au lieu-dit Sidi Fredj plage Ouest, lot n° 01, biens saisis suivant l'ordonnance n°1512 du 25/11/2006 rendue par le tribunal de Blida ; une unité de fabrication de produits d'irrigation appartenant à la SARL Alger CCAR/Agreaux, située à Chéraga Alger, lot n° 187, bien saisi suivant l'ordonnance n°1206 du 29/07/2006 rendue par le tribunal de Blida ; des immeubles appartenant à la SCI Macoprosi, situés à la ZHUN Garidi 2, ilot G6, commune de Kouba, daïra Hussein Dey, Alger, biens saisis suivant l'ordonnance n°556 du 17/04/2007 rendue par le tribunal de Sidi M'hamed. La réaction du principal concerné ne s'est pas fait attendre : précision et réponse à l'opposition (voir Echourouk du 11/05/2008). Ne réfutant pas le principe d'opposition en lui-même, il considère que cette opposition, qui vise à régler un conflit entre un investisseur et une banque, est empreinte de «rigidité», laquelle «ne s'accommode pas avec la nature du conflit entre le groupe et la banque et avec la nature de l'investissement qui nécessite des mécanismes souples dans ce genre de conflit». Dans ce cadre, il a tenu à attirer l'attention sur la faiblesse des créances de la banque sur son groupe en rapport avec les biens objet de l'opposition, puisque les créances ne représentent que 12% du volume des biens ayant fait l'objet de saisie, tandis que les 88% représentent son projet d'investissement. A son avis, la meilleure solution à ce conflit consiste à ce que «la banque soit associée à toutes les transactions» menées par ses sociétés jusqu'à ce qu'elle récupère ses créances. Une manière par laquelle il espère voir levé le gel sur ses biens, d'un côté, et la banque assurée de récupérer ses créances, de l'autre. L'homme d'affaires, promoteur immobilier, principal actionnaire dans une compagnie d'assurances et propriétaire de deux journaux, El Youm et Al Ahdath, Messaoud Hadji, est accusé, entre autres, d'avoir bénéficié de largesses dans la construction d'un village touristique à Sidi Fredj, plage ouest, attenant au centre de thalassothérapie. Tout commence lorsque le promoteur immobilier qui s'est vu délivrer un permis de construire pour la réalisation d'appartements de vacances, de locaux de services, a enfreint les règles urbanistiques applicables à la région, par ériger des blocs de R+6. Pour cela, Il aurait bénéficié d'un permis de construire en contrepartie du paiement d'une somme de 20 millions de dinars. L'affaire a soulevé la colère des responsables de la wilaya. D'ailleurs, l'ex-directeur de l'urbanisme, de la construction et de l'habitat d'Alger (DUCH) en fera les frais puisqu'il a été mis sous contrôle judiciaire pour avoir délivré un permis de construire non conforme. Depuis, le site en litige est resté à l'état d'abandon et il commencerait à être vidé de ses occupants sous le coup d'une décision de démolition. En mai 2005, l'homme d'affaires avait fait des révélations fracassantes devant la justice. Il avait déclaré au juge avoir offert deux villas à l'ex-wali de Blida en contrepartie d'un vaste terrain à Khazrouna, à la sortie nord de Blida, remboursable sur 25 ans. L'enquête était chargée d'établir le lien entre cet investissement et l'achat par le wali et sa femme de deux villas à Kouba et à Hydra et d'un appartement à Nice, appartenant à Hadji. A cette époque, il avait été libéré. Mais cette fois il s'est heurté à l'opposition de la banque. A. R.