Photo : M. Hacène Par Smaïl Boughazi Les travailleurs de la Société nationale des véhicules industriels (SNVI) ont renoué avec la contestation. Ils ont observé mardi dernier un sit-in devant le siège de la société pour dénoncer le mode choisi par les dirigeants de l'entreprise pour la restructuration de ce fleuron de l'industrie nationale. En fait, selon certains travailleurs rencontrés sur place, le syndicat de l'entreprise s'oppose à la filialisation de l'entreprise. Ils demandent aussi de désigner des managers compétents et capables de mettre en place les mécanismes nécessaires pour la réussite du plan de restructuration entamé l'année dernière. Le syndicat de l'entreprise a par ailleurs lancé un appel pressant aux pouvoirs publics afin de prendre en charge les doléances et revendications des travailleurs. Le syndicat fait même allusion à un probable échec de l'opération de restructuration comme c'était le cas auparavant. Il met aussi en garde les responsables de l'entité qui recourent aux anciens cadres de cette entreprise au lieu d'ouvrir les portes aux jeunes. Le plan en question vise, en fait, à relancer les activités de la SNVI et prévoit la filialisation de l'entreprise, dans un délai n'excédant pas trois mois, et son accompagnement par l'effacement du découvert bancaire et des dettes vis-à-vis du Trésor public, ainsi que la mise en place d'un plan d'investissement pour son développement. Rappelons que la SNVI a connu aussi une autre mobilisation de ses travailleurs pour défendre leurs intérêts. Ils ont déjà observé plusieurs jours de grève au début de l'année dernière pour rejeter les décisions prises lors de la tripartite du mois de décembre 2009, notamment l'augmentation du SNMG de 3 000 DA et la suppression du droit de départ à la retraite sans conditions d'âge. La SNVI, au cœur de l'industrie mécanique nationale, a bénéficié de toute l'attention du gouvernement. Ce dernier, dans le cadre de la politique de relance de l'industrie nationale, a décidé, pour rappel, d'éponger les dettes de cette entreprise estimées à 62 milliards de dinars et a mis en œuvre un plan de redressement de 12,5 milliards de dinars pour les cinq prochaines années. La SNVI a bénéficié aussi d'un regain d'intérêt de la part de ministères puisque plusieurs d'entre eux ont passé commande pour l'achat de véhicules de transport. Il va sans dire qu'outre l'aspect financier sur lequel l'Etat n'a pas ménagé ses efforts, les travailleurs soulèvent aujourd'hui un autre chapitre dans le développement de l'entreprise, celui des ressources humaines, d'autant plus que cette entité est sur le point d'entamer des partenariats avec des entreprises étrangères dans la construction automobile.