Des centaines de travailleurs de la Société nationale des véhicules industriels (SNVI) de Rouiba ont observé un rassemblement devant la direction de leur entreprise hier. Les travailleurs qui ont répondu à l'appel de leur syndicat dénoncent la mauvaise gestion à tous les niveaux de l'entreprise et le non-respect par le PDG des résolutions du conseil d'administration et des engagements qu'ils ont pris devant les membres du conseil syndical. Les protestataires ont brandi des banderoles sur lesquelles on pouvait lire entre autres : «Les travailleurs demandent aux dirigeants de la SNVI de rendre des comptes». «Sauver la SNVI de la mauvaise gestion de ses dirigeants». Les travailleurs s'opposent également au bradage du patrimoine de leur entreprise et la mauvaise volonté affichée par la direction générale concernant la mise en œuvre du projet de filiation décidé par les pouvoirs publics en septembre 2010. Aussi, les travailleurs ont tenu par la même occasion à dénoncer la violation des règles régissant l'aide à l'insertion et à l'emploi des jeunes chômeurs, soulignant que de nombreux retraités ont été rappelés et maintenus dans leur poste sans aucune justification valable. «Le syndicat rejette le rappel des responsables retraités. Place aux jeunes, notre avenir et notre espoir», ont-ils écrit dans une banderole suspendue devant la direction générale. Les initiateurs de cette action de protestations déplorent sur un autre volet le risque de la non-concrétisation du plan d'investissement et de relance de leur entreprise, décidé par le Conseil des participations de l'Etat lors de sa session du 27 septembre 2010. Ce plan qui vise à relancer les activités de la SNVI prévoit la filialisation de l'entreprise dans un délai n'excédant pas trois mois et son accompagnement par les effacements du découvert bancaire et des dettes vis-à-vis du Trésor public ainsi que la mise en place d'un plan d'investissement pour le développement de l'entreprise. Les représentants des travailleurs demandent en effet aux pouvoirs publics de désigner des managers compétents et dynamiques capables de mettre en place les mécanismes nécessaires pour la réussite d'une opération de cette envergure. Dans une déclaration rendue publique hier, le syndicat d'entreprise lance un appel pressant au propriétaire (l'Etat, ndlr), pour prendre en charge toutes ses inquiétudes afin d'éviter de voir ce projet sombrer dans l'échec et de mettre en péril la pérennité de l'activité et de l'emploi.