Selon le secrétaire général du syndicat SNVI, la BNA a, une nouvelle fois, menacé de bloquer le financement des approvisionnements de l'entreprise. Encore une fois, la fédération des mécanos monte au créneau pour signaler le blocage par la Banque nationale d'Algérie des approvisionnements de la SNVI. L'appel de détresse a été lancé par Benmiloud, secrétaire général du syndicat. Si l'information se confirme, cela ne serait pas la première fois que la Banque nationale d'Algérie décide de fermer les vannes. C'est que la SNVI est l'une des entreprises qui affiche un endettement jugé très lourd, estimé à 54 milliards de dinars. Elle constitue plus de 40% des engagements de la BNA, affirme-t-on du côté officiel. L'entreprise débourse chaque année plus de 2 milliards de dinars ne serait-ce que pour payer les intérêts (agios) générés par ce découvert. C'est ce qui fait que l'entreprise a des difficultés pour trouver de l'argent afin de financer son approvisionnement. pourtant, la SNVI semble revenir de loin. Son dernier chiffre d'affaires est en constante évolution. De 9 milliards en 1997, il est passé à 12,6 milliards de dinars en 2001. L'entreprise espère réaliser un montant de 15 milliards de dinars cette année. “Les besoins exprimés sont estimés à 17 milliards de dinars”, affirme-t-on. Seulement, la réalisation de ce chiffre d'affaires est conditionnée par le soutien de la banque domiciliatrice. M. Chahboub, P-DG de l'entreprise, nous avait déclaré l'été dernier que sur ce plan, il était serein. “Il n'y a pas de problème actuellement avec la banque qui finance nos approvisionnements”, avait-il soutenu. Cette confiance est due au fait que l'entreprise, selon son P-DG, possède un plan de charge “très important”. Elle a aussi “conquis des marchés extérieurs, notamment en Irak et dans certains pays africains”. Avec l'Irak, la SNVI a déjà réalisé plus de 90 millions de dollars. Que s'est-il passé depuis ? en tout état de cause, la SNVI traîne, comme un boulet, depuis des années un découvert jugé très lourd qui menace l'existence même de la BNA. Du coup, l'opération de partenariat présente pour cette entreprise un caractère d'urgence. le nouveau tarif douanier, qui a renchéri les prix des produits SNVI par rapport à ceux importés, a quelque peu retardé la concrétisation des négociations avec notamment MAN et certains carrossiers européens. Des changements ont été par la suite introduits. Les négociations, selon certaines sources, ont repris. Pour rappel, le constructeur allemand Man se propose de prendre 55% de la joint-venture qui, normalement, produira des camions de tonnage supérieurs à 19 tonnes. Par ailleurs, des contacts ont été pris avec des carrossiers européens (français, allemands et espagnols). En tout état de cause, au cas où les opérations de partenariat envisagées aboutissent, une nouvelle configuration, de ce qui reste du fleuron de l'industrie algérienne, verra le jour. La Société nationale des véhicules industriels pourrait alors, sur certains segments de production, perdre son label au profit de Man et ZDF. Pour rappel, la direction de la SNVI avait évoqué la restructuration de l'entreprise en filiales. Un plan de sauvetage, sur trois années, concocté par la direction, prévoit l'obligation de réaliser un chiffre d'affaires de 15 milliards de dinars, avec une réduction des effectifs de 8 200 à 7 000 travailleurs. “La filialisation dépendra des opérations de partenariat”, avait soutenu le P-DG de l'entreprise. Le temps passe, et en 2006, avec la disparition de droit additionnel provisoire, qui, aujourd'hui, protège un peu les produits de l'entreprise, la SNVI risque, avec la concurrence, de fermer. M. R.