Photo : Slimene S.A. Les travailleurs et les représentants du Syndicat de la société nationale des véhicules industriels (SNVI) se sont rassemblés hier sous une pluie diluvienne devant le siège de la direction générale pour dénoncer «la mauvaise gestion de l'entreprise». Juchés sur une benne, les syndicalistes qui se sont adressés à quelque 400 travailleurs ont fustigé la mauvaise gestion à tous les niveaux de l'entreprise, le bradage du patrimoine de l'entreprise et la mauvaise volonté affichée par la direction générale à mettre en œuvre convenablement le projet de filialisation décidé par les pouvoirs publics. Les syndicalistes accusent également le P-DG de ne pas respecter les résolutions du conseil d'administration et des engagements qu'il a pris devant les mêmes membres du conseil syndical de l'entreprise. Le rappel de certains responsables à la retraite a été sévèrement critiqué par le SG du Conseil syndical, Mohamed Ameziane Belmouloud. Cet acte est considéré comme «violation des règles régissant l'aide à l'insertion et à l'emploi des jeunes chômeurs». La liste des griefs à l'encontre des managers de l'entreprise a été longue. Conséquence, «nous refusons que les mêmes dirigeants qui ont été responsables de l'échec de la SNVI soient associés à ce plan de sauvetage», indique M. Belmouloud.Les représentants des travailleurs se disent conscients de l'immense espoir que suscite ce projet pour la relance de l'entreprise. Ils demandent aux pouvoirs publics «de désigner les managers compétents et dynamiques capables de mettre en place les mécanismes nécessaires pour la réussite d'une opération de cette envergure». Avant que les travailleurs rejoignent les ateliers, M. Belmouloud les a appelés à la vigilance et à la mobilisation pour les prochaines actions, qui seront incessamment fixées, dans l'intérêt commun de l'entreprise. Face à ces accusations, le PDG de la SNVI, Mokhtar Chahboub, dira : «Je n'ai de comptes à rendre qu'à mes supérieurs et au Premier ministre», dit-il avant de rappeler que la SNVI est passée par des moments très difficiles depuis l'année 1998 suite à l'endettement qui l'empêchait de fonctionner normalement. «On avait d'énormes problèmes externes dans notre exploitation et le financement de notre investissement. Ce qui explique la difficulté à produire dans la qualité et dans la quantité», résume-t-il. La délivrance viendra en octobre 2010, quand les Pouvoirs publics à travers une résolution d'un Conseil de participation de l'Etat (CPE) ont décidé d'une part d'assainir financièrement l'entreprise en la dotant d'un plan d'investissement de 12, 4 milliards DA.Le premier responsable de la SNVI réfute aussi les accusations de mauvaise gestion. Il indique que les résultats des plans d'investissement reçus en fin de l'année dernière ne peuvent en aucun cas être connus en janvier ou en février de l'année en cours. «Il n'y a pas de baguette magique», a-t-il souligné. Les fruits de ces plans selon ses propos, ne peuvent être concrétisés qu'après deux ans. M. Chahboub affirme que le staff dirigeant est en train d'engager des dossiers pour que l'impact du plan de redressent soit ressenti en 2012. « Les effets de l'assainissement ne se ressentent pas du jour au lendemain », a-t-il persisté. Ils ne seront effectifs qu'à la fin mars. M. Belmouloud a évoqué également la décision de filialisation de l'entreprise en trois parties. « Il y a un partenariat très important qui va être mis en œuvre. C'est pour cela qu'on doit filialiser », a-t-il soutenu. Selon ses propos, il est nécessaire de donner à des entités homogènes leur autonomie. Chose à laquelle s'est opposé le partenaire social depuis 1998 « jugeant que cette filialisation n'apporte rien à l'entreprise ».