La professionnalisation du football algérien a mis deux acteurs face- à face, d'un côté, les clubs ayant fait le choix de changer de statut, avec tout ce que cela peut impliquer comme profonds changements, et, de l'autre, les pouvoirs publics qui n'ont eu de cesse d'appeler du pied à une configuration de la scène sportive qui permettrait à la discipline la plus populaire de retrouver ses repères. Des repères totalement dilués dans la mutation d'une activité sportive de masse, passée de la magie du spectacle et des instants de bonheur inégalables à la géhenne, notamment par la violence dans et en dehors des enceintes, mais également de la perte qualitative d'une discipline au profit d'une augmentation quantitative anarchique des adeptes qui n'a jamais été contrebalancée par des moyens adéquats. Les instances sportives nationales identifient de la meilleure manière des choix opérés à la hâte, autrement dit, dans la précipitation, en faisant trop confiance à la disponibilité de textes réglementant le passage d'un statut (amateur) à un autre (professionnel), avec la cohérence dans l'acte d'un éléphant traversant un magasin de porcelaine. Nul ne peut occulter le fait que la décision de passer au professionnalisme dans le football relève de ce que l'on qualifie allègrement, voire très légèrement, de volonté politique irréversible et qui, plus terre à terre, n'est en réalité qu'un passage en force maquillé. Il n'en serait jamais assez dit dans les colonnes de la Tribune, mais la transition ne s'est en réalité opérée ou, plutôt, ne s'est jamais opérée entre le 1er juillet 2010 et un jour du mois d'octobre, de la même année, sans qu'il y ait eu une quelconque velléité palpable de la part des pouvoirs publics, initiateurs eux-mêmes d'un tel bouleversement à l'endroit des dirigeants de clubs, lesquels, par insouciance ou galvaudage, ont choisi, face au risque de rater le train de l'histoire, d'opter pour le professionnalisme sans qu'ils aient ni la culture, ni l'envergure et, encore moins, les moyens matériels et financiers. Pourtant, ce n'est pas le cadre réglementaire qui manquait à l'origine. L'Etat, via le décret 06-264, encadrait de la façon la plus nette et précise les voies et procédures de passage d'un statut à l'autre d'un club. Lui emboîtant le pas, la fédération publiait une série de notes, une sorte de vade-mecum ayant pour finalité de vulgariser la marche à suivre, proposant, en qualité d'accompagnateurs, ses collaborateurs ainsi que les organes auxquels ils appartiennent. Sauf que la demande de la part des clubs était trop forte pour de présumées offres. Les premiers couacs ont eu lieu avant le démarrage de la saison, se sont démultipliés, par la suite, pour arriver pratiquement au point de non-retour, au lendemain d'une trêve inattendue et, donc, le laborieux redémarrage pour certaines équipes, desquelles il ne faudrait, surtout pas, exclure celles réputées disposer déjà d'une certaine pratique du professionnalisme et appelées, donc, à servir dans ce sens de locomotive en raison du capital acquis. Or, ces réputées associations sont les premières, aujourd'hui, à appeler à l'aide les pouvoirs publics. Pour quelques clubs professionnels de la division une, il semblerait, même, relever de la logique de détourner les subventions destinées au club amateur, comme il semblerait relever de la logique pour les représentants des pouvoirs publics de faire insulte à l'orthodoxie de gestion et, surtout, aux lois de la république, non pas seulement en fermant les yeux mais, pis encore, en matérialisant ces actes de gestion. Au jour d'aujourd'hui, comble de l'ironie, les présidents de clubs osent accuser les pouvoirs publics, notamment le ministère de la Jeunesse et des sports, de ne pas avoir tenu ses engagements quant à la prise en charge de leurs difficultés. Et paradoxalement, ils ont raison, mais, en même temps, tort sur le sujet. Ils ont raison pour la simple raison que c'est le premier responsable du secteur qui n'a pas arrêté de s'épancher, au cours de ses visites dans les différentes wilayas, notamment, celle assez récente à Constantine, en affirmant, voire engageant son département à la prise en charge des difficultés rencontrées par les dirigeants. Or, quelques points, parmi tant d'autres, du cahier des charges imparti au changement de statut d'un club, désirant passer de l'amateurisme au professionnalisme, consistent déjà, à disposer d'un lieu adéquat pour accueillir dans les meilleures conditions un adversaire (attestation de domiciliation), les moyens financiers à même de lui permettre de faire face à ses obligations (engagement de financement de la saison sportive) et, enfin, pour accéder à cela, de ne pas traîner de casseroles en matière de gestion financière passée (états financiers de l'exercice précédent audités par le commissaire aux comptes). Ce ne sont là que trois conditions parmi les moins contraignantes que n'importe quel club postulant est supposé remplir, ce qui n'est malheureusement pas le cas. En fait, comme tout ce qui se fait ailleurs dans d'autres secteurs d'activité, dans l'urgence, et les cas sont légion, s'agissant de la professionnalisation du football, force est de constater qu'il ne s'est agi jusque-là que d'une grossière opération de replâtrage qui s'est très vite ébréchée. A. L. Union arabe de football : le futur président sera connu lundi prochain Le futur président de l'Union arabe de football (UAFA) sera désigné, demain, à l'issue de la 17ème réunion du bureau exécutif de cette instance, prévue à Djeddah (Arabie saoudite), a indiqué l'UAFA vendredi dernier sur son site. L'ancien président de l'UAFA, l'émir Soltane ben Fahd ben Abdulaziz, avait, rappelle-t-on, démissionné de son poste il y a quelques jours. Il pourrait être remplacé par l'émir Naouaf ben Fayçal ben fahd ben Abdulaziz, précise la même source. Outre la désignation d'un nouveau président de l'instance arabe, plusieurs autres points seront à l'ordre du jour de cette réunion, dont le plus important est l'étude du rapport qui concerne les activités administrative, technique et financière de l'UAFA, de la période allant d'avril 2010 à février 2011. Pour rappel, le président de la Fédération algérienne de football (FAF), Mohamed Raouraoua, pourrait quitter ses fonctions au sein de l'UAFA, après son élection au sein du bureau exécutif de la Fédération internationale de football (FIFA), le 23 février dernier à Khartoum (Soudan).