De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi
«La prison du Coudiat ne sera pas démolie.» C'est une réponse sèche et directe qui nous est parvenue de la part du chef de l'exécutif, en marge de la réunion tenue lundi dernier au palais de la culture Malek Haddad sur la rentrée des classes. En fait, A. Boudiaf a évité d'exhumer ce problème, qui, pourtant, aura mis tout une machine en branle afin d'abattre à la racine «l'idée de destruction de cette prison» pour exploiter son aire. Le contrecoup est sans appel sur le tracé initial du grand projet du tramway, qui sera «tronqué» de quelques mètres… en raison du veto imposé par les grosses sphères de la décision, inspirées par des associations s'attitrant pour la majorité de la notoriété de la défense des traces de la révolution de Novembre. Alors que pour la plupart des citoyens, un monument évocatoire à la place de la prison serait suffisant pour «maintenir les valeurs vivantes de Novembre». D'autre part, selon des échos, la démolition ne serait que partie remise, il faudrait convaincre les opposants de l'utilité publique dudit projet. Par contre, sur un autre registre, il s'avère que la prison d'où s'évadait Benboulaïd est certifiée patrimoine national. Un paradoxe qui remettrait en cause la décision des pourvoyeurs publics en les fragilisant devant les mégaprojets de la ville injectés par le programme présidentiel. La problématique du Coudiat est un secret de Polichinelle pour la population constantinoise, qui espérait respirer avec la destruction de cet établissement pénitencier au cœur de la ville ! En ce moment, le wali «préférait» faire l'impasse à cet épineux problème, en privilégiant la cadence des travaux afin de finaliser les projets en chantiers dans les délais impartis. La ville universitaire sera remise «clés en main» et sans retard, soutient-il. L'Exécutif éprouve des difficultés à transférer les habitants du Bardo, qui réitère sa volonté «de vider les lieux» sans léser personne dans l'indemnisation. Un grand projet y sera implanté, atteste-t-il. D'ici peu, l'assiette fera l'objet d'un grand symposium pour baliser l'esquisse d'un chantier d'envergure ; et le wali ambitionne d'édifier un opéra au niveau de la nouvelle ville. «L'odéon constituerait-il réellement une priorité indispensable pour la wilaya de Constantine ? Il se pourrait qu'il y ait confusion. Car, la cité aura grand besoin d'une grande salle de spectacles», devrions-nous questionner M. Boudiaf, qui précisera : «Pourquoi, Constantine ne mériterait-il pas ce genre d'édifice ? Il va y avoir des écoles dans ce centre. C'est mon initiative que je soumettrais pour l'avaliser.» A vrai dire, la ville des Ponts souffre énormément de la gestion de ses deux centres de la culture, Malek Haddad et El Khalifa, lesquels enregistrent bricolage et laisser-aller ; qu'en sera-t-il vraiment avec la construction d'un odéon, dont la gestion et la mise en forme requièrent des patriarches à la touche romaine…