En visite aux Etats-Unis pour participer à la 30ème conférence sur l'énergie CERA Week 2011 (Cambridge Energy Research Associates), qui a entamé les travaux hier à Houston sur les «stratégies énergétiques dans un monde en changement», le ministre de l'Energie Youcef Yousfi a annoncé l'annulation de la vente des actions de British Petrolium en Algérie. Selon le ministre, le groupe britannique a renoncé à céder des actifs en Algérie. Dans un entretien à l'agence d'information financière américaine Dow Jones, M. Yousfi a annoncé la volonté de BP de rester en Algérie. «BP ne veut pas partir. Ce groupe britannique a décidé d'annuler son plan de cession de ces actifs en Algérie», a-t-il déclaré à l'agence. Cette cession était estimée à trois milliards de dollars dans le cadre de la vente des actifs de BP à travers certains pays, après la marée noire du golfe du Mexique d'avril 2010, pour financer les coûts engendrés par cet accident. Youcef Yousfi n'a pas fourni d'explication sur l'évolution de la position de BP. Il a cependant suggéré que ce groupe n'avait plus besoin d'argent pour financer les effets de la marée noire dans le golfe du Mexique. Dans le même entretien, le ministre est revenu sur le potentiel algérien dans le domaine des hydrocarbures. Il a également évoqué le potentiel algérien en matière d'hydrocarbures. L'annonce inattendue de M. Yousfi, faut-il le noter, intervient dans une période où le russe TNK continue à afficher son intérêt pour reprendre les actifs de BP en Algérie, en dépit du niet opposé par l'Algérie. Elle intervient également près d'une année après la marée qui a poussé le groupe à mobiliser 40 milliards de dollars pour le nettoyage du golfe. BP, qui possède deux projets de gaz naturel à In Salah et In Amenas, continuera ses activités en Algérie en association avec Sonatrach et le groupe norvégien Norway's Statoil dans les gisements qui totalisent une production de 18 milliards de mètres cubes par an et qui représentent le quart de la production nationale de gaz. Mais qu'est-ce qui explique exactement cette annulation ? Ce qui est sûr, pour l'heure, c'est que les parts du groupe en Algérie ne seront pas convoités avec cette décision. Beaucoup d'encre a coulé depuis quelques mois sur cette affaire. Le gouvernement algérien a fait valoir dans ce dossier, comme il l'a fait pour Djezzy, son droit de préemption. Il avait déjà eu recours à la même procédure pour empêcher le rachat de 40% du gisement de Rhourd El Baguel par les Français.Par ailleurs, BP ne compte pas suspendre également ses explorations en mer. C'est ce qu'a indiqué hier le président du groupe Carl-Henric Svanberg. Pour le groupe britannique, il n'existe aucune raison de bloquer les eaux profondes comme une nouvelle zone d'exploration et de production pétrolière, «Nous savons que nous pouvons apprendre de ceci que nous pouvons aller de l'avant, faire tout ce que nous pouvons pour éviter que cela se reproduise de nouveau», a-t-il plaidé dans une rencontre en Suède sur lescatastrophes liées aux hydrocarbures. S. I.