Photo : A. Lemili De notre correspondant à Constantine A. Lemili Les graves turbulences que traverse l'Union de wilaya UGTA et qui, la force de l'actualité aidant, sont imputées au rejet par des centaines de jeunes syndicalistes d'une demi-douzaine de carriéristes qui ne se résolvent pas, et pour cause les juteux avantages tirés d'une présence de près de quarante ans au sein de la maison des syndicats Abdelhak Benhamouda, auraient plutôt tendance à faire passer à la trappe les vraies raisons d'une discorde dont le mérite restera dans l'histoire de l'UGTA d'avoir tiré les lieux de la politique anesthésiante de quatre cadres qui y règnent sans partage, faisant et défaisant les sections syndicales au sein des entreprises et autres établissements publics au gré de leur humeur et plus particulièrement de leurs affaires.Et les vraies raisons sont plutôt à mettre sur le compte d'un détournement de deniers de plus de 130 millions de centimes constaté dans la gestion de l'une des trois Unions territoriales et représentant les cotisations au titre d'adhésion des travailleurs. Ce larcin qui a été évoqué par la Tribune avait été suivi d'un appel daté du 20 juin 2010 à l'ensemble des représentants des travailleurs de la wilaya, les tenant informés de la tournure de la situation et notamment de la mise à l'écart des trois responsables d'union. Entre-temps, la maison des syndicats Abdelhak Benhamouda était déjà divisée notamment à la suite de la suspension du secrétaire de l'Union de wilaya qui avait rejeté la désignation par cooptation de la commission chargée de la préparation du congrès de wilaya. A. Mehdi, considérant à juste titre d'ailleurs que les membres de la commission devaient être élus par leurs pairs au sein même du siège de l'Union et non pas choisis en raison d'affinités et de connivences individuelles dans l'un des restaurants les plus huppés de la ville. C'est ce même secrétaire de l'UW récemment agressé et jeté sans ménage de son bureau par ceux qu'il accuse de forfaiture mais auquel ne sera jamais donnée l'opportunité d'être auditionné dans un délai qui n'excéderait pas les six mois par une commission nationale, tel qu'affirmé dans la décision de suspension qui lui est notifiée par la Centrale syndicale. En fait, s'il y a détournement confirmé de la somme de plus de 130 millions de centimes au niveau de l'une des trois unions, il n'en demeure pas moins que leurs dettes globales dûment constatées et établies dans un rapport adressé à la Centrale sont de l'ordre de 400 millions, lesquels seront difficilement justifiables, pour ne pas dire ayant connu le même sort que le préjudice précédemment cité et que les cadres des UT se résolvent peu à assumer, contrairement au secrétaire général de l'UGTA qui «courageusement» et surtout publiquement a assumé un préjudice nettement plus conséquent commis à l'encontre des acquis des travailleurs dans le dossier de «Khalifa Bank».L'UGTA Constantine peut sans doute se targuer de disposer parmi ses cadres d'un bon et honnête secrétaire chargé des finances, de l'administration et du patrimoine, comme peut l'attester le constat fait par la commission de contrôle des finances (CCF) en date du 23 février 2010 dans lequel il est souligné la bonne tenue des registres et consignation des écritures comptables au titre de toute la décennie (1er janvier 2000 au 31 décembre 2009) avec une seule réserve concernant l'indue perception par un cadre, en l'occurrence Mahfoud Bediaf, de primes et autres avantages. Ironie du «hasard», c'est ce même cadre qui est à la tête de la commission de préparation du congrès de wilaya (décriée parce que non légitime) mais également celui-là même à la tête du coup de force qui a eu lieu à la veille de la commémoration du 24 février, de l'occupation par la violence des locaux et de la modification des serrures de bureaux.Le siège de l'Union de wilaya est, depuis ce jour, fermé et l'omniprésence quotidienne des contestataires des anciens fait maintenant partie du décor local, faisant acquérir à leur cause aussi bien l'ensemble des travailleurs de la wilaya que surtout l'adhésion de sections syndicales jusque-là réticentes. La preuve ? De 84 délégués et donc autant de sections représentées, voire d'entreprises, ils sont aujourd'hui 232.