Photo : S. Zoheïr Par Mekioussa Chekir «Les services de police se doivent d'éviter de répondre à la provocation et de s'armer de retenue et de professionnalisme face aux situations de tension sociale, mais si l'ordre public est dangereusement menacé ils sont contraints de recourir à la force légitime pour contrer la violence.» C'est l'orientation délivrée jeudi dernier par le directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), le général major Abdelghani Hamel, à l'occasion de la cérémonie de sortie de la 13e promotion de commissaires principaux, organisée à l'Ecole supérieure de police à Alger, en présence des ministres de l'Intérieur et des Collectivités locales et celui de la justice et garde des Sceaux, Tayeb Belaïz. Dans une allocution prononcée à cette circonstance, ce dernier a rappelé aux éléments de la Sûreté nationale qu'ils ne peuvent accomplir leurs missions que dans le «strict respect de la loi, dans un esprit d'apaisement et une logique qui bannit les comportements agressifs et violents». Tout en saluant l'attitude des policiers lors des récents troubles ayant concerné de nombreuses régions du pays début janvier, et ce, dans «des conditions difficiles», le patron de la DGSN a ajouté que «le recours aux moyens conventionnels, reconnus et autorisés par les instruments nationaux et internationaux, n'est envisagé que lorsque les situations de troubles graves à l'ordre public l'exigent (…) La philosophie d'action de la police repose sur le principe de respect de nos citoyens qui, par leur compréhension des enjeux et risques qui pèsent sur la paix sociale chèrement et récemment retrouvée, ont contribué largement à la mise en échec des tentatives de déstabilisation de la société». Saluant l'attitude citoyenne des Algériens qui ont empêché que des actes de vandalisme n'atteignent les biens privés et publics, le général major a estimé «indéniable» cet apport dans le sens de la préservation de l'ordre public et l'a considéré comme étant un «acquis qu'il convient de consolider par notre comportement exemplaire et notre sang-froid». Ce disant, le DGSN a insisté sur la nécessité de renforcer les efforts de son institution en vue de former et de parfaire la formation des policiers, et ce, dans le souci de hisser les compétences de ces derniers aux attentes citoyennes de la population. Et de rappeler les acquis socioprofessionnels dont a bénéficié la profession afin d'exercer sa délicate mission dans de meilleures conditions. Pour autant, il fera savoir que, «autant la Sûreté nationale est engagée dans la protection de ses hommes dans l'exercice de leurs fonctions, autant elle réprimera dans toute la rigueur de la loi les agissements répréhensibles». Dans un souci de renforcement du rôle de la Sûreté nationale, le DGSN a indiqué qu'une «véritable police de proximité, dont l'écoute, la prévention et l'assistance sont les fondements, reste un objectif permanent à atteindre afin de conforter la Sûreté nationale, en tant que grand service public et, par voie de conséquence, associer davantage le citoyen à l'action visant à assurer la sécurité». Autant de principes qui devront permettre aux services de sécurité d'appréhender avec d'autant plus de professionnalisme les fléaux de la criminalité et de la délinquance, face auxquels il faut opposer la stricte application des lois, laquelle «exige non seulement une mise à niveau permanente des connaissances et méthodes, mais également des qualités personnelles nécessaires à l'exercice d'un métier de plus en plus exigeant». S'adressant à la promotion sortante, le général major Hamel a exhorté les 227 nouveaux commissaires principaux à faire preuve d'une «culture de l'évaluation» pour parfaire leurs rendement et actions. Et d'annoncer, à ce propos, que le chapitre de la formation sera révisé dans le cadre du nouveau statut, par l'augmentation de sa durée et par l'adaptation et l'enrichissement des programmes. A noter, enfin, que ladite promotion a été baptisée du nom du martyr du devoir national, Amara Djadi, policier assassiné par les hordes terroristes durant la décennie précédente.