Correspondance particulière de Paris Azeddine Lateb Après le Goncourt de poésie en 2009, le poète marocain Abdelatif Laabi vient d'être choisi pour le prix international de littérature francophone Benjamin-Fondane. Il recevra cette récompense le 24 mars prochain pour «la qualité de son œuvre littéraire, pour l'humanisme de son credo culturel et pour son engagement politique du côté de la justice et de la liberté, mais aussi pour la beauté de la langue française enrichie d'influences arabes qu'il déploie dans ses écrits», lit-on dans le communiqué de presse de l'Institut culturel roumain de Paris. L'œuvre de Laabi est prolifique et plurielle ; il est romancier, poète, essayiste, dramaturge et traducteur. La poésie reste son arc le plus subtil. Il est aussi le fondateur de la revue Souffles au Maroc. Emprisonné pendant huit ans dans les sinistres «citadelles d'exil» pour sa désobéissance intellectuelle, l'écrivain n'a depuis cessé de nommer aussi bien les désastres qui minent le monde que ses tribulations de poète. Parmi ses publications, on peut citer le Livre imprévu (2010), Le Soleil se meurt (1992), L'Etreinte du monde (1993), le Spleen de Casablanca (1996), les Fruits du corps (2003), Tribulations d'un rêveur attitré (2008), Œuvre poétique I et II (2006, 2010). On lui doit aussi la première traduction de la poésie de Mahmoud Darwich Rien qu'une autre année (Minuit, 1983), des pièces de théâtre, des essais et des anthologies de poésie. Pour rappel, ce prix porte le nom de Benjamin Fondane (1898-1944), poète et philosophe roumain, mort à Auschwitz. Créé en 2006 par l'Institut culturel roumain de Paris en coopération avec l'association le Printemps des poètes et la Société d'études B. Fondane, il récompense, chaque année, une œuvre écrite en français. Parmi les premiers lauréats, le Tchèque Petr Kral (2006), le Tunisien Abdelwahab Meddeb (2007), le Tchadien Nimrod (2008), la Vietnamienne Linda Lê (2009) et le Haïtien Jean Métellus (2010).