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Les forces de Khadafi marchent sur Benghazi, ville symbole de la révolte La France affirme que des pays arabes sont prêts à participer à une opération militaire
Un mois après le début de l'insurrection en Libye, les forces de Mouammar Kadhafi accentuaient hier leur avantage en menaçant Benghazi, place forte des insurgés dans l'est du pays. La veille, des militaires libyens ont tiré à l'arme lourde en direction de la mer, visant des rebelles qui cherchaient à fuir avec leurs familles. Hier, face à la percée des troupes de Kadhafi dans l'Est, un flot sans cesse grandissant de Libyens rejoignait l'Egypte, dans la crainte qu'un déluge de plomb ne s'abatte sur cette région, fief des rebelles. Après avoir conquis la ville de Zawiya, bastion rebelle dans l'Ouest, l'armée continue d'avancer vers l'Est laissant derrière elle plusieurs morts. Khadafi reconquiert son pays sous le regard impuissant de certaines forces du monde qui n'ont pas réussi à obtenir un mandat du Conseil de sécurité des Nations unies pour une intervention militaire. A leur tête la France qui a échoué à convaincre ses partenaires du G8 de la nécessité d'une intervention militaire. Malgré cet échec, le ministre des Affaires étrangères français, Alain Juppé, a affirmé hier sur son blog que «plusieurs pays arabes» étaient prêts à «une participation effective» à une opération militaire à la condition, a-t-il dit, d'obtenir un mandat du Conseil de sécurité des Nations unies. La France, avec la Grande-Bretagne et le Liban viennent de déposer, à New York, le projet de résolution, et le président Sarkozy ainsi que le Premier ministre britannique viennent d'appeler solennellement les membres du Conseil de sécurité de l'ONU à l'examiner et à l'adopter, a précisé Juppé. Interrogé lors d'un point de presse, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero, n'a donné aucune précision sur les pays arabes qui seraient ainsi prêts à s'engager. La participation effective des pays arabes pour trouver une issue à la crise libyenne est également souhaitée par l'Italie mais dans un autre registre. L'Italie propose la tenue d'un sommet tripartite entre l'Union européenne, l'Union africaine et la Ligue arabe pour «se pencher sur les modalités à même de promouvoir l'adoption au Conseil de sécurité d'un ensemble de mesures, y compris un accord de cessez-le-feu». Le chef de la diplomatie italienne a déclaré que «la communauté internationale ne veut pas et ne doit pas faire la guerre en Libye», soulignant à propos d'une éventuelle intervention militaire internationale que «l'Italie ne pourrait pas participer à une coalition, sachant que l'Europe est divisée, le G8 est divisé et l'Otan est divisée». Pour répondre à la campagne menée par la France pour une attaque militaire contre la Libye, le fils du dirigeant libyen, Seïf Al-Islam, a affirmé que Tripoli a financé la campagne électorale de Nicolas Sarkozy pour la présidentielle de 2007 et a réclamé qu'il «rende l'argent», ajoutant être «prêt à tout révéler», dans un entretien à Euronews. L'est de la Libye sera libéré «des forces obscures» dans les deux prochains jours, a affirmé encore le fils Kadhafi. Interrogé sur le sort des rebelles qui tomberaient aux mains des forces loyales au régime, Seïf a assuré que «rien» ne leur serait fait. A préciser enfin qu'une réunion ministérielle urgente de l'Organisation de la conférence islamique (OCI) est prévue ce samedi à Djeddah pour prendre les décisions adéquates concernant la situation en Libye. H. Y.