De notre correspondant à Tizi Ouzou Malik Boumati Après les échecs successifs de leurs manifestations dans la capitale, les animateurs de la Coordination nationale pour le changement et de la démocratie (CNCD), dans son aile dominée par le RCD, ont opté, cette journée du samedi 19 mars, pour des manifestations délocalisées vers les wilayas. Dans celle de Tizi Ouzou, la marche de la CNCD a bel et bien eu lieu avec la mobilisation de près d'un millier de manifestants qui ont arpenté les artères de la ville des Genêts à coups de slogans hostiles au pouvoir. Du carrefour du 20-Avril, à côté du campus Hasnaoua de l'université de Tizi Ouzou, vers la place de l'ancienne mairie, en passant par les rues Ahmed-Lamali, Ali-Rabia, Houari-Boumediene et Mohand-Saïd-Ouzeffoun, les manifestants ont scandé les slogans habituels de la CNCD, comme «Echaab yourid isqat nidam», «Bouteflika, Ouyahia, houkouma irhabia», «Djazaïr hourra dimocratia», «Y'en a marre de ce pouvoir», alors que certains n'ont pas hésité à entonner le chant révolutionnaire de Min djibalina. Au début de la manifestation, une équipe de l'ENTV a été agressée verbalement et chassée des lieux par plusieurs manifestants en colère. Les manifestants brandissaient également de nombreuses banderoles sur lesquelles étaient inscrits d'autres slogans comme «Bouteflika, Toufik : out, barra !», «Halte à l'antikabylisme», «Système DRS, dégage !» et «Pour un Etat de droit et de justice». Parmi les manifestants, plusieurs parlementaires du RCD, entre conseil national et Assemblée nationale, mais aussi le président de l'APW et des élus locaux du parti de Saïd Sadi. Des dizaines d'étudiants faisaient également partie des manifestants, a-t-on constaté sur place. Devant le portail d'entrée du CHU Nedir-Mohamed de Tizi Ouzou, les manifestants ont observé une minute de silence, avant de faire une halte devant la maison de la culture Mouloud-Mammeri de la ville pour dénoncer symboliquement leur ancien camarade du parti, le directeur de cette institution El Hadi Ould Ali.Sur la place de l'ancienne mairie, les manifestants sont restés quelques minutes, scandant à pleine gorge les slogans et autres chants dédiés au «changement du système». Un cadre du RCD prendra la parole à travers un mégaphone et rendra hommage aux participants à la marche, les invitant à rester mobilisés pour de nouvelles actions. Les manifestants se sont dispersés vers 13 heures dans le calme devant un dispositif important des services de sécurité.