De notre correspondant à Tizi Ouzou Malik Boumati à l'appel de la Coordination locale des étudiants (CLE) de l'université de Tizi Ouzou, des centaines d'étudiants ont battu le pavé hier mardi du campus Hasnaoua vers le siège de la wilaya pour exiger le départ du système et le changement par les pouvoirs publics de leur politique universitaire. Cette manifestation de rue intervient comme une suite à celle initiée par la même organisation estudiantine le premier février dernier, jour où ils ont décidé d'appeler à cette marche du premier mars avec les mêmes mots d'ordre socio-pédagogiques et politiques. Des slogans réclamant le départ du régime ont été scandés par les manifestants qui ont opté pour les slogans de la CNCD. «Chaab yourid isqat nidham» (le peuple veut faire tomber le système), «système barra», «pouvoir assassin» et «étudiant s'engage, système dégage» étaient scandés par les étudiantes et les étudiants tout au long de l'itinéraire de la marche les ayant menés du campus Hasnaoua vers la cité administrative par les principales artères de la ville des Genêts. Les banderoles brandies par les manifestants, contrairement aux slogans, contenaient des revendications socio-pédagogiques estudiantines telles que «Master sans conditions», «Tamda, sécurité et santé» et «Pour le respect des franchises universitaires», en plus de celles politiques indiquant notamment «Halte à la corruption» et «We need change» (nous avons besoin de changement).Une fois devant le portail d'accès du siège de la wilaya, l'un des animateurs de la Coordination locale des étudiants a fait lecture d'une déclaration dans laquelle les étudiants de l'université de Tizi Ouzou réclament, entre autres, le maintien du système universitaire classique et la réouverture du CAPA et du magistère. Des revendications auxquelles s'est greffée une nouvelle revendication relative à l'exigence de sécurité dans le campus de Tamda. En somme, ce sont les mêmes revendications exprimées lors de leur marche du premier février dernier, y compris celles liées à la situation politique du pays comme l'exigence d'un changement radical du système. Pour les organisateurs de la marche, il s'agira de manifester de la sorte tous les mois jusqu'à satisfaction de leurs revendications. D'un autre côté, les marcheurs regrettent la démobilisation des 43 000 étudiants de l'université de Tizi Ouzou qui n'ont pas répondu en masse à l'appel de la CLE, comme lors de leur première manifestation. «Pourtant, nous avons écarté le parti politique qui voulait récupérer nos actions», disent certains manifestants à la Tribune, non sans promettre de faire un travail plus sérieux en matière de sensibilisation en vue des prochaines manifestations.