L'image filmique prise dans les maquis pendant la révolution algérienne comme moyen de combat a été mise en exergue à l'ouverture, samedi dernier à Azzefoun (Tizi Ouzou), de la 11e édition du Festival international du cinéma amazigh.S'exprimant au cours d'une conférence sur le thème «le cinéma, moyen de valorisation nationale», la moudjahida Louisa Ighil Ahriz, citée par l'APS, a indiqué que l'image filmique, prise dans les maquis de l'Algérie pour le recouvrement de son indépendance, «fut non seulement un moyen de combat prolongeant l'écho des armes des maquisards, mais aussi le porte-parole de la révolution à l'extérieur».La conférencière a rappelé que l'image prise dans les maquis de l'Armée de libération nationale par des cinéastes et caméramans engagés aux côtés de la révolution, «se distinguait par une véracité et une authenticité des faits, reflétant fidèlement les aspirations et les souffrances du peuple algérien en lutte pour la libération de la patrie».Concernant le rôle du cinéma dans la «promotion de l'image de la révolution algérienne à l'extérieur», Mme Ighil Ahriz a souligné que «des faits et des événements historiques immortalisés sur pellicule ont été pour beaucoup dans l'entrée de la cause algérienne à l'ONU, qui a consacré un débat à la question nationale». En ce sens, a-t-elle argumenté, «ces prises de vue, perçues sous l'angle d'une cause juste, ont eu pour effets salvateurs de casser des tabous et, surtout, de démystifier la propagande coloniale». Elle a cité à cet égard l'œuvre cinématographique Dzaïrouna, dont «les images saisissantes qu'elle véhiculait avaient fait le tour du monde, lequel a pris connaissance de la réalité du fait colonial en découvrant l'insupportable et l'innommable endurés par le peuple algérien, balayant ainsi d'un trait la propagande de l'ennemi qui se gargarisait d'une mission civilisatrice». De l'image de l'Algérie en armes, la «femme courage» a estimé que «le cinéma algérien tirait sa force du fait que l'image avait des choses réelles et importantes à dire et à montrer, sans aucun fard ou fioriture, tant il s'agissait de transmettre un message clair et net assigné à la lutte armée de libération nationale que l'image tentait de restituer et de diffuser aux quatre coins du monde». Faisant remarquer que l'image «n'a pas de frontières», Mme Ighil Ahriz a déploré «l'interdiction, un demi-siècle après l'indépendance, faite aux Algériens d'accéder à leur mémoire, incarnée, en grande partie, par la lutte armée de libération nationale». Elle a estimé, à ce propos, que la restitution par l'ex-occupant des archives cartographiques, «soi-disant pour aider à déminer le sol national, ne sont d'aucune utilité, car, en cinquante ans, le sol a subi beaucoup de mouvements. C'est dire que ce geste participe d'un mépris tenace envers tout ce qui est lié à la guerre d'Algérie». Durant les débats, des intervenants ont été unanimes à souligner «l'importance de la diffusion de la culture iconographique pour contrer les images destinées à la manipulation des consciences, et ce, à travers l'introduction de l'enseignement de l'image dans le système éducatif».